Depuis le début de lever du soleil, qui vient caresser tendrement les monts et les vaux, le vivant et ce qu’il a créé, et jusqu’au coucher du soleil, comme une invitation au repos, au recueillement, au bilan de ce morceau de vie…

Depuis le premier inspir de l’enfant qui vient au monde… et de la maman qui voit dans sa vie un nouveau centre… jusqu’au dernier souffle de l’humain qui quitte son enveloppe charnel…

Depuis le début du printemps où la vie éclos à nouveau de toute sa pétillance après une période de sommeil… jusqu’à la fin de l’hiver…

Du début d’une nouvelle relation amicale ou amoureuse où l’on se laisse happer, émerveillé.e par cet autre si différent.e et si semblable

… jusqu’au changement dans cette relation,

où chacun.e prend sa juste place dans un système harmonieux

… ou bien que chacun.e se complaît suffisamment dans une situation pas vraiment satisfaisante mais on fait avec pour ne pas être seul.e

… ou bien encore où ce système explose par manque d’amour réel, désintéressé, respectueux, délicat, puissant, posé…

Tout ce qui motive profondément l’être humain semble être l’amour.

Et pourtant force est de constater qu’en général nous sommes des handicapé.e.s de l’amour.

Nous attendons que l’autre comble nos manques, soigne nos blessures, résolve nos difficultés, nous initie à nous-mêmes sans pour autant nous mettre face à nos côtés sombres, nous aime plus que nous ne savons nous aimer nous-mêmes, rentre dans nos jeux psychologiques (sauveur-victime-bourreau)…

Est-ce bien cela, aimer ? Utiliser l’autre pour essayer d’atteindre une satisfaction illusoire, puisqu’il ne s’agira toujours que de désirs compensatoires, qui une fois satisfaits seront remplacés par d’autres et d’autres encore… Le bonheur, lié intimement à l’état d’amour, est ailleurs.

C’est au niveau endocrinien que cela peut être perçu : la dopamine, secrétée lors de l’excitation, irrite et détruit des neurones ; alors que la sérotonine, secrétée dans la détente, est l’hormone du bonheur ; elle apaise et soigne.

L’état d’amour est lié à une décision intime, de soi à soi.

Il s’agit de travailler, jour après jour, quelques soient les facteurs extérieurs, à rester le corps, le cœur et l’esprit ouverts.

C’est un sacerdoce personnel, dont l’ego essaie cent, mille fois par jour de nous détourner : « A quoi bon ? » « Je suis le.la seul.e à y croire. » « Ce n’est pas comme cela que je vais me défendre et défendre ma famille des attaques. » Et tous les jugements et toutes les critiques que nous avons l’habitude d’avoir au quotidien… et qui confortent notre ego (« Bien sûr j’ai raison et je peux le prouver »).

D’où l’utilité de notre mental, ce serviteur souvent méjugé et mal utilisé.

C’est à lui que je fais appel pour me montrer toutes les failles à mon amour.

C’est à lui que j’explique que tout ce que je reproche à chaque autre, c’est aussi quelque chose qui sé.vit en moi, dont un reflet est perceptible uniquement par le biais de cet autre.

L’amour c’est le contraire de l’ego : il est sans limites (l’ego est borné quoique souvent surdimensionné), multidimensionnel (dans chaque cellule, autour de chaque cellule, entre chaque cellule, en l’individu, entre les individus, dans tout le vivant et même dans de nombreuses créations du vivant…).

L’amour est facteur de croissance et d’épanouissement, d’ouverture à la magie de la vie.

A chaque inspir, je peux choisir de me laisser pénétrer par l’amour.

A chaque expir, je peux proposer à cet amour de venir nourrir tout mon être et tout ce qui existe au-delà de moi.
Et si je ne suis pas capable d’accueillir dans l’amour quelque chose qui est, qu’à cela ne tienne : j’accueille alors mon incapacité à accueillir… et je m’accorde une immense bienveillance, la reconnaissance de mes limites du moment… et déjà la détente revient… et déjà ça circule mieux en moi et avec le monde.

Thanatos prend pour une injure l’existence-même d’Eros. Pourtant l’un n’existe pas sans l’autre… et la vie-même est créée par cet antagonisme, le cycle éternel vie-mort-vie… amour-peur-amour… désir-refoulement-désir… inspir-expir-inspir…

Tantra : méthodes, tissage de l’amour, chemin pour aller au-delà de la conscience, voie d’inclusion, d’Unicité…

Namasté