Je m’attaque là à un grooos morceau… qui pour l’instant me fait l’effet d’une pelote inextricable… et pourtant je me réveille à 4h30 avec l’inspiration à ce sujet et je sens que je tiens le bon bout, alors…
(je publie ça à 7h20 et n’ai pas relu ; pardon pour les fautes s’il y en a ; j’y reviendrai un jour mais pas avant septembre).
Je choisis de traiter ce thème avec le processus et les outils de CNV.
OBSERVATION
J’observe que, à plusieurs reprises, des personnes sont venues à mes stages sans être équipées pour et sans en tirer les leçons.
Voilà d’ores et déjà un constat égotique : ce que j’indique ici comme étant un constat caméra n’en est pas un. C’est une pirouette truffée de jugements.
Ah mes protecteurs sont puissants… ! Et je m’attaque à quelque chose qui active bien des peurs en moi :
– la peur de déplaire
– la peur de blesser
– la peur de me tromper
– la peur d’être incomprise
– la peur d’être jugée (et brûlée ?)
Enjoy ! Je me sens prête à ça. Et moi qui me dis non compétitrice, non challengeuse… en fait, cela dépend du combat, de l’objectif, de mon désir profond en somme.
J’observe qu’il m’a fallu un certain temps – voire un temps certain – pour accepter de constater que certaines personnes ne sont pas équipées pour évoluer suffisamment dans cette vie – en tous cas à ce moment de leur vie – pour entendre/comprendre/intégrer cette réalité : nous ne naviguons pas à un niveau vibratoire compatible, et ce que je propose ne leur est pas accessible.
Il ne s’agit pas d’élitisme mais d’une simple réalité et du respect d’un principe élémentaire : la juste place. A chacun.e de la trouver, avec ses semblables ou des relations qui lui permettent d’aller pas à pas. Il ne sert à rien de se confronter à trop gros pour soi : si la marche est trop haute et que l’on n’a pas l’entraînement nécessaire, on n’y arrive pas. Bien sûr, se confronter à ses limites est nécessaire pour les connaître, les accepter, faire avec… mais encore faut-il que la personne soit capable de les voir/sentir, les accepter, faire avec…
De la même façon, je suppose (oui oui je brise les accords Toltèques… sourire) qu’il existe sur cette Terre des enseignements auxquels je n’ai pas accès (aujourd’hui ou pour cette vie entière peut-être), que je ne suis pas capable de comprendre, d’intégrer… peut-être parce que ce n’est simplement pas mon job dans cette vie. Peut-être d’ailleurs m’y suis-je déjà confrontée et ne l’ai-je pas vu (pas à mon niveau d’accès), j’accepte cela : à chacun.e son chemin !
Et ce n’est qu’après avoir posé ce cadre (qui rassure mes parties qui ont peur) que je peux revenir à mon vrai constat caméra.
Je suis donc obligée dans ce processus de donner quelques précisions ; j’indiquerai donc des faits, des agissements de certaines personnes, sans citer leurs noms bien sûr.
Il s’agit d’exemples qui me parlent de désir mal placé.
Exemple 1 : C.
Un homme qui est venu à plusieurs stages. Et un matin de début de stage, il est venu vers les animatrices et a demandé à leur parler en particulier. Il a posé qu’il n’allait pas rester à ce stage puisqu’aucune femme ne lui plaisait… et a précisé qu’après chaque stage il avait eu une relation courte avec une femme du stage, que là il ne voyait pas avec qui ce serait possible.
Exemple 2 : M.
Un homme qui est venu à plusieurs stages.
Après un stage, harcèlement (téléphone, mails) d’une participante dont il était tombé amoureux.
Au second matin d’un autre stage, réveiller une femme à 7h20 (réveil prévu à 7h40) en se mettant sur elle (mettre les mains sur son matelas, les bras tendus) pour lui demander si elle allait bien.
A son dernier stage, après une consigne claire de ne toucher que selon la demande du massé/de la massée, j’observe qu’il caresse avec insistance les tétons de sa partenaire ; je vais demander si c’est ce qui a été demandé ; réponses évasives de la femme (« je lui dirais si ça ne me convenait pas », « ne t’inquiète pas », « ça va »…) et j’apprends par la suite que la demande expresse était du malaxage sur tout le corps.
Cette personne ne viendra plus à nos stages : il est définitivement exclu et invité à aller voir ailleurs.
Exemple 3 : J.
Un homme venu une fois.
Une proposition de massage à 4 mains ; les trinômes se créent ; il vient me parler et me dit qu’il n’a pas de désir pour les partenaires qui lui sont proposé.e.s, qu’il ne souhaite pas ni donner ni recevoir un massage sans désir pour la.les personne.s. Qu’il n’avait pas de répulsion non plus pour ces personnes, mais qu’il voulait ressentir du désir, prendre plaisir, profiter…
Je lui explique qu’il s’agit d’une méditation et que son désir ne ferait que court-circuiter le processus ; qu’il n’a pas à avoir d’intention sur l’autre ou pour l’autre dans une structure tantrique ; qu’il peut aussi essayer, commencer à toucher ou être touché et se retirer de la structure à tout moment s’il sent au fond de lui que ce n’est pas bon pour lui…
Il préfère sortir, s’allonger sur l’herbe, fumer un joint et se mettre de la musique à fond dans les écouteurs.
Cet homme a envoyé une nouvelle fiche de réservation avec un nouveau chèque ; nous l’avons rappelé et orienté vers d’autres stages, plutôt à visée thérapeutique, ou de la thérapie individuelle.
Je constate qu’il s’agit uniquement d’hommes, comme tous les autres exemples qui me viennent. Il n’y en a pas beaucoup d’autres, et énormément de contre-exemples : ouf !
Je relève là délibérément les attitudes qui ne sont pas à leur juste place et qui n’honorent pas l’Homme. Heureusement – sinon j’aurais jeté l’éponge depuis longtemps – l’immense majorité des participants à mes stages y sont à leur juste place, au juste moment pour eux-mêmes et leurs partenaires… et vivent/provoquent du nettoyage, de l’élévation ancrée, de la connexion (et non la pollution générée par ces quelques exemples).
SENTIMENT
Mes émotions m’appartiennent.
A chaque situation, plusieurs étaient présentes.
Exemple 1 :
– plutôt du dégoût.
– un peu de tristesse quant à la pollution qu’on pu subir les femmes en question et que peut-être elles ne viennent plus à cause de cela (association du Tantra avec cette expérience post-stage)
Pas de colère parce que cet homme n’a pas menti délibérément sur ses motivations ; il est paumé, sans quête et j’ai plutôt de la pitié pour lui.
Exemple 2 :
– colère : cette personne qui ose croire que ses intentions sont pures et que c’est l’autre qui a un problème (à accepter son amour, sa bonne intention, son désir de faire le bien…), médit de nous et de nos activités, qui va faire valider ses attitudes déplacées par une thérapeute (ou n’entend que ce qu’il veut/peut entendre).
– dégoût : cette personne qui pollue les femmes et salit l’image du Tantra.
– tristesse : cette personne incapable d’aller plus loin (limites atteintes et ego surdimensionné), qui salit mes sœurs, profite de leur ouverture de cœur et d’esprit pour y insinuer des doutes quant au bienfondé de leurs intuitions (car elles sentent toujours le danger… puis l’occultent parce qu’elles savent – trop – douter d’elles – comme moi-même), en aliène certaines au Tantra et bloque leur évolution pour un temps.
Exemple 3 :
– dégoût pour toutes ces addictions.
– tristesse de ne pas être en capacité d’aider, d’accompagner, de soutenir le développement de cette personne au grand cœur malade.
Et toujours un fond de culpabilité liée à mon ego :
– j’aurais dû savoir et protéger.
– j’aimerais être capable d’accueillir tout le monde et d’accompagner tout le monde sur son chemin.
– confrontation à mes propres limites.
Puis la confiance en la vie, dans le Sacré en chacun.e, qui prend le dessus après un processus de résilience.
Et tout cela me conforte aussi dans ma position : je me sens toujours à ma juste place. Et je n’ai jamais interprété une épreuve vécue pendant ou après un stage comme un échec : tout a son sens, même si je ne le vois pas toujours ou n’en vois qu’une petite partie. J’apprends, je grandis à mon rythme… et ne demande rien de plus à chacun.e.
Merci, la vie !
BESOIN
Mon besoin est de clarifier la situation : quelle est la place du désir dans le Tantra ?
Désintrication en cours…
Le désir, c’est la libido, la puissance de vie, l’impulsion nécessaire à la création, l’énergie de base. Relié aux premier et second chakras, il est nécessaire.
Le désir peut aussi être vu comme la partie visible/sensible d’un besoin assumé… ou d’un besoin plus ou moins caché voire refoulé.
Il y a toujours plusieurs façons de voir le même élément et toutes ont leur valeur, permettent d’avoir une vision plus globale d’une même réalité. Pour les besoins de l’exercice auquel je me livre, je vais utiliser le premier point de vu exposé, qui est davantage lié à la vision énergétique (versus vision psychique, en l’occurrence).
Donc le désir est fondamental ; les désirs sont fondamentaux ; et leur observation est fondamentale… en aucun cas leur résolution !
D’une part, la résolution du désir tue le désir : énergie perdue. J’ai envie d’un carré de chocolat ; je déguste mon carré de chocolat ; si un désir persiste c’est que mon besoin n’est pas comblé parce que je ne l’ai pas identifié ni nourri ; si mon désir s’estompe c’est que ce carré de chocolat m’aura servi de médiateur à un nourrissement autre, que je l’aurai savouré en conscience. Le désir peut aussi sauter d’un objet à un autre, et le besoin lui n’être toujours pas entendu et nourri. Mais les personnes n’ont pas à être considérées comme des objets de désir ! Non les personnes ne sont pas des objets et le désir appartient à la personne qui le ressent ; qu’elle fasse son job avec et ne pollue pas les autres en essayant (en général inconsciemment) de les enfermer dans un rôle d’objet.
Et en fait j’ai décrit l’autre part : le désir pour l’autre est un facteur de pollution… et je considère que les humains sont les cellules d’un même organisme, si bien que polluer l’autre revient à se polluer soi-même et vice-et-versa. Et je n’extrapolerai pas sur le rôle des Humains sur Terre… pas cette fois.
Or, dans une pratique tantrique, il s’agit de mettre en relation les êtres entre eux. Il s’agit d’intériorité, de part divine, de sacré ; alors que le désir est lié à la surface, à la personnalité, à l’enrobage, aux projections, absolument pas à l’être au fond…
Les seuls désirs à nourrir en Tantra, sont ceux d’avancer vers Soi (en s’aidant des méthodes fournies, de l’accompagnement bienveillant qui va avec), vers l’unité, vers l’ouverture du cœur et de l’esprit (intrinsèquement liés au corps), le désir de beauté, de bonté, de vérité, de justesse…
Les désirs égotiques ne sont pas à bannir (ils sont tout naturels et la Nature est merveilleuse, formidable, magique…), mais à observer, à assumer, à accueillir, à transcender. Et que la décision de les assouvir – ou pas – soit consciente, avec une ou des personnes conscientes. Sinon il ne s’agit pas de Tantra.
Et c’est ok : clairement avec mon mari je ne fais pas que du Tantra… et c’est extra !
DEMANDE
Je demande expressément à l’Univers :
– que presque toutes les personnes qui viennent à mes stages le fassent pour des raisons qui me correspondent, dont l’état d’être aujourd’hui correspond à mon état d’être aujourd’hui et à l’esprit de mes propositions
– et que j’ai maintenant la clairvoyance/le clairsenti immédiat à propos des personnes qui ne correspondent pas complètement ou pas suffisamment à mes critères, pour pouvoir parfois en accueillir néanmoins un de temps en temps, dans la mesure où c’est utile pour chacun.e, tout en étant capable d’accorder
1/ à cette personne : ma bien.veillance et une attention susceptible de lui permettre d’entrer éventuellement dans une autre phase de de compréhension, d’enlever une couche entre son ego et son être ;
2/ à ses partenaires de travail : une vigilance particulière pour les accompagner et leur éviter d’être sali.e.s dans cet état de vulnérabilité.
En effet, je reconnais que, comme chacun.e sur Terre, ces personnes font partie de moi, du Grand Tout, et je les respecte à double titre :
– d’exister, de vivre de leur mieux cette incarnation,
– pour leur courage de venir à moi, d’oser cette démarche novatrice, vers un possible – ou pas encore possible – changement (parfois, la graine germe, mais pour cela un minimum d’arrosage est nécessaire).
Et c’est beaucoup grâce à ces personnes que j’évolue : ils.elles me confrontent à mes propres limites (ego) et à ma grandeur (être), et par exemple cet article n’aurait pas émergé sans mes questionnements à leur sujet et aux réponses qui me sont venues. Sinon, je vivrais dans un monde parallèle : celui des Bisounours.
Vos réactions et commentaires m’intéressent. Vous pouvez m’écrire à oplaisirsnelly@gmail.com.
Namasté