Qu’est-ce que le Tantra, selon Nelly ?
Je parle de « mon » Tantra ou de « notre » Tantra (en parlant au nom de Tantra Sud Ouest) car je ne prétends pas avoir tout compris du Tantra en général, et le Tantra ne se réduit pas à des mots (surtout pas à des mots français, bien loin de son origine). S’agissant d’une voie d’expérimentation par excellence, seule la télépathie permettrait d’en transmettre un peu plus que le minimum… Cependant, voici un petit essai d’explication.
Dans ce que je transmets en matière de Tantra, les théories découlent des pratiques vécues en conscience. Tout peut être interprété de multiples façons, sous de nombreux angles : il n’y a pas de vérité universelle. Chacun.e a à mettre sa pierre à l’édifice. Car si les humains sont éminemment semblables, ils ont aussi de grandes différences, d’où leur complémentarité et la nécessité d’apprendre à mieux vivre ensemble, dans le respect de soi et de chaque autre (considéré comme un miroir d’ailleurs).
Ancien de plus de 6000 ans, le Tantra est d’origine indo-pakistanaise. Néanmoins, on peut retrouver des bases de cet art de vivre dans bien d’autres régions du monde et à bien d’autres époques : le cœur des humains est le même partout, une fois débarrassé de ses masques.
A la base, le terme Tantra désigne un texte sacré.
Un Tantra, ce peut être aussi une session, un stage : un espace-temps dédié à une thématique explorée au travers de structures (exercices) proposées et guidées. Dans ce sens, certains Tantras peuvent s’associer pour donner vie à un cycle. Il s’agit d’une forme de Yoga dans le sens où il s’agit de travailler en lien corps et esprit.
Le Tantra est aussi un art de vivre au quotidien, dans le respect de soi et de l’autre. 
Vivre le Tantra, c’est chaque jour se remettre à l’ouvrage et y prendre plaisir. Le plaisir n’est pas une obligation bien sûr : c’est souvent le cas néanmoins lorsque l’on prend un rôle d’observateur en même temps qu’une position particulièrement liée à la sensualité de la vie humaine, et qui porte à la gratitude. C’est avancer pas après pas, en confiance.
Le sexe s’y vit en tant que porte entre les différents niveaux énergétiques de l’être : physique, émotionnel, psychologique, psychique, spirituel… En stage, il n’y a pas de rapports sexuels pendant les exercices : cela fait partie du cadre posé.
La sexualité sacrée, c’est l’alchimie du Masculin et du Féminin (en soi, avec l’autre). C’est la richesse de la vie relationnelle intra (avec soi et ses différentes facettes), extra (avec les autres), infra (avec les éléments, l’univers)…
Vivre le Tantra, c’est être attentif et attentionné (pour soi, pour les autres humains, les animaux, les plantes, les éléments, la planète…)
Il s’agit d’une voie de développement personnel multiple : à vivre selon la personne, le moment, le travail… Et, selon moi, en tant que voie de l’Amour, d’acceptation, de non-dualité, c’est forcément une voie d’inclusion par excellence : toutes les personnes respectueuses du cadre posé peuvent y être accueillies, et énormément de techniques et de points de vue peuvent en faire partie, si ce n’est toutes.
Voie d’acceptation de ce qui est, de non-jugement, de liberté (jamais d’obligation de faire), de positionnement (ancrage, savoir dire non, poser de vrais oui)…
Voie d’ouverture, de compréhensions au-delà du mental (d’où la difficulté à expliquer parfois), de responsabilisation, de libération , et bien plus encore…
Prises de conscience quant aux complémentarités au-delà de l’apparente opposition : puissance et vulnérabilité, auto-suffisance et besoin viscéral des autres, lumière et côtés plus sombres, fierté et humilité, acceptation et insoumission, force et douceur, légèreté et profondeur… L’enjeu, c’est d’y trouver son équilibre et de rester suffisamment éveillé pour le conserver malgré les mouvements incessants de la vie.
Le Tantra, c’est aussi une co-création : comme dans toute communication, il y a l’émetteur et le récepteur… et bien des filtres entre les deux… et la magie de la vie qui joue des tours aussi !
Je ne considère pas le Tantra comme une religion mais bien comme une voie de développement de l’humain. Donc le Tantra ne s’enseigne pas : il deviendrait dogmatique (avec des vérités universelles édictées) et ce serait un contre-sens. Puisque chacun recèle une part de divin (le cœur est considéré comme le siège de l’âme), le rôle des animateurs Tantra est d’accompagner les participants à écouter, entendre, comprendre cette voix-là… et vivre en fonction.
Namasté (j’honore le sacré en vous)