Depuis que j’ai commencé à vivre des stages de Tantra rouge (d’abord avec Marisa Ortolan et Jacques Lucas, puis en tant qu’animatrice), toutes les peurs de ma vie restent en périphérie et me stimulent à avancer dans mon chemin plutôt que m’immobilisent comme c’était le cas auparavant.
Parmi ces peurs, il y avait :
– la peur du jugement de l’autre, de ne pas être comprise
– la peur de manquer matériellement (maison, nourriture, paiement des charges…)
– la peur d’être considérée comme un objet sexuel, comme un « vagin sur pattes », d’être déconsidérée, humiliée, méprisée, violentée, violée
– la peur de ne pas y arriver, de me retrouver en situation d’échec
– la peur d’être trahie à nouveau, abandonnée à nouveau, victime d’injustice
– la peur de me tromper, de ne pas aller dans le bon sens pour moi et ceux que j’aime
Personnellement, je n’avais déjà pas la peur de mourir : plutôt celle de ne pas avoir fait ce que je devais avant, de laisser mes enfants orphelins trop tôt.
La magie du Tantra m’a guérie de ces peurs.
Le Tantra est sans jugement, dans le respect de soi et de l’autre, connecte la partie divine en chacun.e, éveille à la responsabilité pleine et entière (pas à la victimisation ni à la culpabilité). Le Tantra m’a permis de me réparer dans mes blessures propres et celles de ma lignée. Vu que je vois/sens désormais la vie comme un merveilleux terrain de jeu et d’expérimentation, je suis capable de relativiser ce qui arrive, de vivre pleinement dans la joie (et même de respirer dans la souffrance avec un certain plaisir : c’est la vie aussi !), également de remettre mes choix en question sans regret ni remords (j’ai fait de mon mieux à ce moment ; maintenant je peux faire autrement).
Ce qui m’inquiétait le plus avant de faire mon premier stage Tantra, c’était ma relation à l’homme et à l’autre femme ; c’était cette idée (transmise par les femmes de ma lignée) que tous les hommes étaient des salauds lubriques et que les femmes étaient des rivales qui cherchaient mes failles pour mieux y enfoncer leurs griffes.
D’ailleurs, j’avais 3 enfants et ne me sentais toujours pas femme.
Au terme de mon premier stage, la magie avait opéré : depuis, à chaque instant de ma vie, je suis femme, je m’aime et me respecte. Cela ne signifie pas que je passe ma vie en talons aiguilles ni que ma garde-robe a radicalement changé ni que je drague … C’est juste l’accueil de mon essence et de mon corps tels qu’ils sont, avec gratitude.
Plus tard, j’ai appris aussi à avoir confiance en moi et en la vie, si bien que toutes ces peurs se sont volatilisées naturellement.
Je suis humble et fière.
Je suis unique et divine.
Je suis simple et multiple.
Je suis tout et partie du tout.
Je suis femme et je fais partie du clan des femmes du monde.
Je suis humaine et je fais partie du clan des êtres humains.
Je suis animale et je fais partie de la nature.
Je suis esprit et je fais partie de la divinité.
Je suis en chemin et sans recherche.
Je suis à l’écoute et dans la transmission.
Je sais tout et si peu.
J’apprends de toi autant que tu apprends de moi.
Je fais partie de toi ; tu fais partie de moi.
Mes zones de lumière, je les vis et les considère.
Mes zones d’ombre, je les côtoie et les considère.
Et chaque opinion, avis, interprétation, jugement parfois (je ne suis pas une sainte non plus) que je peux avoir envers toi, me reviennent en miroir, car tu es mon reflet.
J’ai donc appris à t’aimer, même sans te connaître.
Car tu fais partie de moi et j’ai la volonté de m’accueillir complètement, dans chacune de mes parties.
Et j’aime aussi travailler avec des personnes que je n’aurais pas choisies a priori : c’est l’occasion de respirer là-dedans, d’aller plus loin dans l’accueil, de recevoir un cadeau de la vie, et bien souvent de vivre des moments très intéressants, très intenses, avec des barrières qui tombent.
Ce qui se passe à l’extérieur est un reflet de ce qui se passe à l’intérieur ; ce qui se passe à l’intérieur déborde à l’extérieur.
Consciente que mes seules limites sont celles que je me donne. Mes anciennes peurs m’ont aussi construite et je leur fais une bonne place de gardiennes et d’instructrices. Aujourd’hui, ces limites n’ont plus lieu d’être et je les transcende gaiement.
Je ne suis pas pudique. A mon sens, la pudeur est la honte, la peur du regard de l’autre. Je m’en suis affranchie.
Et je n’ai pas à être d’accord avec tout ce que tu dis pour être contente et reconnaissante de te connaître.
Et tu n’as pas à être d’accord avec tout ce que je dis pour pourvoir partager avec moi, avec le groupe, et vivre des moments particuliers et forts et doux et tantriques, avec moi, avec nous.
Alors, femme, ma sœur, sois la bienvenue !
Alors, homme, mon frère, sois le bienvenu !
Allons ensemble toucher et passer outre les barrières que tu as érigées à ta vie … et celles que je continue de mettre à ma vie !
Allons ensemble apprendre à jouir pleinement de l’instant présent !