Bien le bon.jour à toutes et tous !
Aujourd’hui, je vous confie mes définitions à propos des termes dans la sphère du plaisir. D’autres définitions existent et sont valables aussi : à chacun.e ses références et ses façons de nommer, avec ce qui l’inspire, selon son éducation et ses apprentissages.
D’ailleurs, mes définitions ne sont pas celles du dictionnaire (par exemple, « orgasme : point culminant du plaisir sexuel ») et sont empreintes de mes expériences et de l’enseignement de Slow Sex Love Life (Emmanuelle Duchesne).
Pour moi, le plaisir c’est une certaine traduction de mes sensations.
La base, le socle sensoriel, c’est le corps physique. Et même si le message émerge de mon corps émotionnel ou spirituel par exemple, c’est au travers de mon corps physique que je le sentirai.
Donc pas de plaisir dans la dissociation : lorsque je vis à côté de mon corps (ce qui arrive souvent en cas de choc, de réaction de rejet ou de déni, pour me protéger d’une blessure activée…) Dans ce cas, plutôt que de traduire les sensations par une douleur/souffrance (autre traduction de mes sensations) trop intense, je préfère m’extraire de mon corps, de ma vie, à ce moment insupportable, et parfois j’ai du mal à y retourner, d’où anorgasmie.
Le plaisir ça se travaille !
Il s’agit d’apprendre à revenir à l’état orgasmique, à la sensation pure et mouvante, dénuée de mes jugements, critiques, comparaisons, identifications, sans volonté d’avoir prise sur ou de changer, ni culpabilité, ni analyse sur le moment… Toutes les considérations mentales sortent de la sensation elle-même, et donc éloignent de l’orgasme.
Bref ! Pour accéder à plus de plaisir, d’abord apprendre à arrêter de le chercher et observer simplement ce qui est, s’ouvrir à la gratitude de l’instant présent, apprendre à jouir de la vie qui circule, apprendre à res-pi-rer vraiment, laisser circuler en soi et au-delà, accueillir et laisser la place à l’imprévu, laisser se déployer la magie, s’émerveiller…
S’ouvrir au plaisir… et il est partout, à chaque instant !
Intéressant de constater combien les traductions sensorielles sont diverses, pour les différentes personnes et aussi pour la même personne selon le moment : une même sensation de base peut être traduite comme agréable ou désagréable.
La proposition : accueillir cela … et sortir de la binarité :
Ressentir du désir, c’est orgasmique.
Pleurer, rire, éternuer, faire un focus sur une zone du corps, contempler … c’est orgasmique.
Vivre une émotion, l’accompagner dans son cycle, c’est orgasmique.
Être dans sa vie, c’est orgasmique, quelque soit sa vie et les jugements que l’on porte : être dans sa vie, c’est la vivre et donc être en lien avec son corps.
Là où l’orgasme s’amoindrit, c’est en cas de dissociation.
Et le plaisir ? Il peut être de deux natures fondamentales :
– plaisir égotique (contraction ; action ; attente d’un résultat ; satisfaction de l’orgueil, même si c’est en croyant être utile à l’autre, bon avec/pour l’autre ; recherche de toujours plus et mieux… et donc ramenant à l’insatisfaction de base et aux névroses, blessures, manques…)
– plaisir de l’être voire extase (expansion, dilatation, dissolution des limites ; se positionner dans ses centres alignés ; sentir le lien coeur-sexe ; laisser la place, se laisser vivre l’instant, se laisser traverser, sans volonté, sans rien retenir ; aucune attente de résultat ; se placer dans le cœur, respirer dans chaque cellule, lâcher prise…)
Et c’est souvent quand j’accueille pleinement mes plaisirs égotiques pour ce qu’ils sont (issus aussi de la psyché, du mental-menteur, du désir compulsif…) qu’ils prennent une valeur d’ouverture, avec réconciliation de mes parts humaines.
Et le plaisir égotique a aussi l’avantage de me ramener à l’action : si je reste en extase, je suis et je n’ai besoin de rien d’autre. Mais est-ce que je vis vraiment ma vie d’humain.e ? Est-ce que je suis ma voie sur cette Terre ?
L’extase, c’est l’évidence perçue dans chaque cellule de mon corps, du lien cosmique à plus grand que moi (comme on la voit sur les gravures des saintes et saints, par exemple).
Et la jouissance ?
C’est la faculté de vivre le plaisir.
Car le plaisir peut, selon l’état psychique et émotionnel, n’est pas toujours accepté.
Tous les cas de figure existent, et certaines personnes ont des circuits du plaisir naturellement en place, mais culpabilisent ou nourrissent de la honte lorsqu’il se présente. Dans ce cas, il s’agit d’apprendre à jouir : accepter les sensations traduites en plaisir, les accueillir dans l’ouverture corps-coeur-esprit.
L’orgaste, c’est tous les mouvements involontaires du corps, non pas mécaniques, mais bien comme des courants qui passent et initient un mouvement : tremblement, éternuement, sursaut, tressaillement, larme, écoulement ou expulsion naturels, rot, pet, baillement, rire…
Il n’y a pas forcément de plaisir associé à l’orgaste.
L’orgasme peut y être, en fonction de mon attention portée. Comme dirait Emmanuelle Duchesne : « Utiliser l’attention comme curseur de sensation » (plus j’observe, dans la détente, plus la sensation est accueillie et peut se déployer).
Une parenthèse concernant les sensations traduites comme douloureuses : ça vaut le coup d’utiliser aussi ces techniques. Car une douleur, comme une émotion, est un message, qui s’intensifie si je la néglige, la nie, refuse de l’écouter, la refuse carrément…
Par elles-mêmes, les sensations ne sont jamais douloureuses ; c’est ma psyché qui décide d’y mettre cette teinte, inexistante à la base, à la source. Ma psyché mue beaucoup par les peurs.
L’éjaculation, c’est de l’orgaste.
Bien souvent, c’est au moment du climax, et bien souvent il y a aussi plaisir, orgasme, jouissance, voire satisfaction… mais pas toujours, loin de là, et c’est tout à fait normal : tout ça, c’est différent.
Il peut aussi y avoir injaculation ou retro-éjaculation (que l’on soit homme ou femme, d’ailleurs : les femmes sont toutes – ou presque – susceptibles de fontainiser… mais ça c’est un autre sujet).
Il peut aussi y avoir orgaste sans éjaculation.
Il peut aussi y avoir orgasme sans éjaculation.
Il peut aussi y avoir jouissance sans éjaculation.
Il peut aussi y avoir satisfaction sans éjaculation.
Il peut y avoir éjaculation de contraction, d’excitation, d’expulsion émotionnelle, de libération psychique, de libération énergétique, de prise de pouvoir sur l’autre, d’ensemencement d’amour, d’ensemencement de délires psychiques …
Le climax, c’est la période après le passage du point de non-retour. Lié à l’orgasme de contraction, il mène à l’éjaculation ou à l’injaculation ou rétro-éjaculation si une technique est utilisée (réaspiration du sperme dans les gonades, aspiration d’une partie dans la vessie). L’anéjaculation existe aussi : incapacité à éjaculer (souvent un blocage psychique).
En général, l’éjaculation masculine est une fin (un but) à l’acte amoureux et signe la fin de la partie (énorme perte d’énergie). Tout cela peut changer, si l’homme en a le désir et cherche à être initié.
Pour autant, il n’y a pas de lien entre l’éjaculation et la libération énergétique … et je suis agacée par les mensonges de certain.e.s qui prétendent que la libération en massage tantrique, c’est l’éjaculation. Comme si une masturbation excitatoire en fin de massage « tantrique » pouvait réellement libérer quoique ce soit d’autre que des tensions égotiques (et du coup continuer de nourrir un circuit qui ne mène qu’à reproduire l’ancien, le connu et valider des croyances erronées). C’est au contraire une prise de pouvoir supplémentaire sur l’autre, avec ou par la demande de son ego asservi aux habitudes et aux plaisirs faciles.
Parfois, l’éjaculation peut effectivement arriver en état d’orgasme ou même en état d’extase. Et là ce peut être une libération aussi, mais il ne s’agit pas d’un lien de cause à effet : c’est juste ce qui est dans cet instant.
Un homme n’est pas tantrique parce qu’il n’éjacule pas ; un homme peut vivre un pur moment de connexion tantrique et éjaculer, simultanément ou pas. Relax.
Le corps ne ment jamais.
Le plus gros « travail » (cette fois-ci l’étymologie du mot me gène moins : c’est vraiment du boulot et parfois douloureux si je résiste, refuse, bloque, juge, suggère que je suis incapable ou limité.e par le temps, si je n’ose pas, ne m’autorise pas, ne m’estime pas digne de toute cette attention…)
… le plus gros travail donc, dans la vie terrestre, c’est peut-être la reliance au corps, l’attention portée à l’instant présent grâce à sa médiation et à son expertise, sa capacité à recevoir et son enseignement.
Il s’agit au départ de mettre mon mental au service de mon être, en l’envoyant à l’affût des indications à me communiquer. Et prendre soin de sa posture (intérieure et physique), et respirer dans la gratitude, la joie de vivre …
Namasté