La Vie est changements
La Vie est mouvements, changements, flux…
Permanence de l’impermanence… (Et déjà tout est dit dans ce simple constat.)
Et à l’instar des conditions météorologiques ou des courants marins, tout ce qui (se) vit, change/évolue. Et ces modifications cycliques se font par la rencontre des complémentaires que l’on appelle aussi opposés : pôles positif et négatif, chaud et froid, sec et mouillé, haut et bas, Yin et Yang…
Quand l’émotionnel et l’ego s’en mêlent
Or il est intéressant de constater que l’empreinte émotionnelle du terme « opposé » est très différente de celle laissée par le mot « complémentaire ».
Et c’est normal puisque « opposé » parle d’opposition, de confrontation, de conflit… alors que « complémentaire » indique l’utilité voire l’importance de coopérer, d’être ensemble, de s’allier naturellement pour le meilleur.
Et déjà là on voit combien la façon de s’exprimer (y compris à l’intérieur de soi) parle de la façon d’envisager la Vie… et donc de créer son propre monde (ou plus précisément de vibrer au niveau d’une ligne de temps ou d’une autre, et donc de s’inscrire dans un contexte ou un autre).
Quand on parle d’opposé, est sous-entendu que l’entente, la conciliation, la co-création ne sont pas possibles : c’est le règne de la dualité et le ferment de toutes les guerres (intérieures, familiales, relationnelles, sociétales, karmiques, énergétiques, spirituelles…)
Et c’est une partie de la Vérité certainement, qui donne la part belle à l’ego qui refuse de céder, qui a peur de la différence (en général sans l’admettre).
Quand l’émotionnel et l’ego sont apaisés
Et pourtant, pour les mêmes faits, bien souvent il est aisé de voir l’œuvre sacrée de la Vie.
Et si la charge émotionnelle est traitée (peur, colère, tristesse, sentiment de culpabilité ou d’impuissance…), et si l’ego est à sa bonne place au service de l’Être et de son expérience terrestre, on peut alors se figurer que les différences sont justement et simplement le moteur de la Vie sur Terre.
Et au-delà de cette fonction de mise en mouvement, de nombreuses différences ne sont pas si profondes qu’on le croit. Et certaines similitudes ne sont pas aussi parfaites qu’on le croit non plus.
D’ailleurs je plussoie à l’idée : « S’il y a 8 milliards d’êtres humains sur Terre, il y a 8 milliards de religions. » Car chacun.e a son propre vécu, son unicité, ses propres croyances, son propre chemin, sa propre évolution dans le temps…
Si l’on se place du point de vue du Tantra
Aussi bien le Tantra accueille/reconnaît tout par principe (spiritualité de non-dualité), aussi bien son essence et sa fréquence sont bien plus élevées que tout ce qui conduit au conflit. Il valorise l’Alliance (représentée par le couple Shiva et Parvati), ainsi que le travail sur Soi dans la détente et avec authenticité. Il explique comment se soigner (par des pratiques concrètes) et maîtriser mental et ego. Il ne rejette rien et fait appel au bon sens, donc à l’écoute de la guidance intérieure.
C’est une voie d’indépendance et d’autonomie autant que de conscience de l’interdépendance et de l’importance de la relation.
Et la santé ?
Un exemple : c’est en lisant l’article qui suit (au sujet des différentes approches médicales) que m’est venu l’élan d’écrire ceci.
D’ailleurs j’ai dans ma bibliothèque « Réconcilier les thérapies » du Dr Clara Naudi (Éditions CCE de la Libre Université du Samadeva). Y est expliqué l’intérêt d’utiliser un traitement qui soigne au niveau de la racine du problème de santé… et ce n’est certes pas le symptôme (ce qu’on voit/mesure et qu’on veut faire cesser) qui parle de là d’où vient la maladie, le malaise ou l’accident.
Des approches complémentaires pour la santé
(Avec des émoticônes puisque je l’ai écrit sur Facebook.)
Les différentes sciences, approches, visions… les divers modes d’expérience, d’activation, de libération, de soin… sont-ils antagonistes, opposés, ennemis ?
C’est un sujet délicat car fondamental, qui touche à nos fondements, nos fondations tant physiques qu’énergétiques que psychiques et spirituelles…
Peut-être le plus important en l’occurrence est de ne pas me leurrer moi-même en croyant que l’autre a le pouvoir sur moi, sur ma santé, sur ma liberté d’être et de m’exprimer
Peut-être le chemin le plus vivant/vibrant/opportun/intelligent est simplement celui qui a toujours existé et se montre à moi au fur et à mesure que je suis prête à m’y engager, à lâcher la fausse sécurité pour Vivre au service du Vivant, de l’instant, de l’Amour, de la Conscience… avec joie, discernement, clarté, connexion à la Vérité…
Et pour cela c’est avant tout de s’affranchir des dogmes, n’est-ce pas ? En prenant soin vraiment de moi à tous les niveaux, en développant le lien à l’intuition et aussi en me préservant de ce que je n’ai pas à traiter
Dire Oui quand ça fait Oui… Dire « Non, merci » quand ça fait Non : ça demande un sacré courage. L’ancrage, l’enracinement, l’alignement, la reliance, la connexion avec les autres vivants… y soutient considérablement, pour plusss de justesse
C’est le soin que je m’apporte et offre autour de moi : revenir à Soi (versus individualisme ou oubli de sa propre valeur, de ses propres valeurs), à la conscience de la création (consciente et inconsciente) et de l’interdépendance (le Tantra, le tissage), à l’empuissancement des êtres (plutôt que des ego et des masques)… car nous sommes magiques
Ci-dessous, un rappel essence-Ciel : je ne suis pas qu’un ensemble d’organes et autres tissus et liquides… mais tout cela parle aussi de moi et de mon état Pareil pour toi
Namasté
Nelly
L’article de Jean-Sylvain Prot
L’histoire de la médecine est aussi celle de notre regard sur le corps. Aujourd’hui, grâce à des technologies de pointe comme la radiographie, le scanner (CT), l’IRM, ou encore la tomographie par émission de positrons (PET), il nous est possible de visualiser le corps humain avec une précision sans précédent. Ces techniques d’imagerie médicale permettent de pénétrer sous la peau, d’examiner les structures osseuses, les organes internes, les tissus mous, et même l’activité métabolique des cellules. Elles constituent des outils diagnostiques et thérapeutiques majeurs de la médecine contemporaine.
Pourtant, ce regard « objectif » sur le corps, fondé sur l’image anatomique et fonctionnelle, n’est pas unique. D’autres civilisations anciennes, comme celles de la Chine ou de l’Inde, ont développé depuis des millénaires des systèmes médicaux fondés sur une autre manière de percevoir le corps.
Dans la tradition médicale chinoise (中醫 Zhōngyī), le corps humain est conçu comme un système dynamique de souffles vitaux (氣 qì), traversé par un réseau de méridiens invisibles (經絡 jīngluò) et gouverné par l’équilibre entre les dynamiques 陰 yīn et 陽 yáng, ainsi que par l’interaction des Cinq Mouvements (五行 wǔxíng) : bois, feu, terre, métal et eau.
Le diagnostic s’appuie sur une lecture subtile des manifestations externes : le teint, la langue, la voix, le pouls, les douleurs, les émotions. Le médecin écoute, palpe, observe. Il perçoit les déséquilibres fonctionnels et parfois les lésions anatomiques.
Le corps n’est pas un objet à explorer, mais un paysage vivant à harmoniser.
En Inde, la médecine traditionnelle Āyurveda considère le corps comme un microcosme régi par les lois de la nature. Sa physiologie repose sur les doṣa (vāta, pitta, kapha), qui incarnent les forces élémentaires de l’air, du feu et de l’eau. Chaque être humain possède une constitution unique, et la santé est le fruit d’un équilibre subtil entre ces forces.
Là encore, le corps n’est pas « vu » par l’image, mais « lu » à travers les signes : température, appétit, sommeil, pouls, couleur de la langue, état des selles. La pathologie est aussi ici perçue comme rupture de l’harmonie.
Les techniques d’imagerie médicale modernes ont permis des avancées extraordinaires en médecine. Elles offrent une vision anatomique précise, indispensable dans de nombreuses situations cliniques. Mais les médecines anciennes, bien qu’aniconiques, nous rappellent que voir le corps, c’est aussi écouter sa logique propre, son rythme, son histoire, ses relations invisibles avec l’environnement, le temps, et le cosmos.
Ces deux visions ne s’excluent pas. En les réunissant, nous pouvons développer une approche intégrative, alliant rigueur scientifique et intelligence du vivant.
La technologie éclaire la matière ; la tradition éclaire le sens.
Signé : Jean-Sylvain Prot
(Le visuel de cet article vient également de Jean-Sylvain Prot)