Ayant écrit au sujet de l’éjaculation masculine, il m’apparaît logique d’écrire aussi sur l’éjaculation féminine (d’autant que je suis plus directement concernée).

Néanmoins à ce propos aussi, je me contente d’apporter des pistes, des expériences, sans pour autant prétendre parler au nom de toutes les femmes ni de toustes leurs partenaires.

Distinction entre les sécrétions sexuelles féminines

Ci-dessous, à ce sujet c’est un quasi copier-coller d’un article clair et complet à ce propos : https://lapause.jho.fr/article/tout-savoir-sur-l-ejaculation-feminine-et-le-squirt/ (J’ai juste fait de petites modifs en signalant où elles étaient.)

Lorsque qu’une femme est en état d’excitation sexuelle ou qu’elle atteint l’orgasme, son corps peut produire différentes sécrétions :

  1. La cyprine
  2. Le liquide éjaculatoire
  3. Le squirt

Chacune de ces substances est produite par un organe différent et a une fonction propre. 

La cyprine

La cyprine est une sécrétion vaginale produite par les glandes de Bartholin qui sont situées à l’intérieur de la vulve, de chaque côté de l’entrée du vagin. Liquide et transparente, elle a pour rôle de lubrifier l’entrée et les parois du vagin afin de faciliter la pénétration lors d’un rapport sexuel.

Cette substance de lubrification est essentiellement composée d’eau. Elle contient des bonnes bactéries qui contribuent à l’équilibre de la flore vaginale et a un pH légèrement acide qui respecte celui du vagin. 

Avec l’âge et l’apparition de la ménopause, le volume des glandes de Bartholin diminue ce qui peut entraîner une sécheresse vaginale. D’après cette étude publiée en 2015, ce symptôme concernerait près de 40% des femmes ménopausées (moins de 4 sur 10 : ce n’est pas systématique !) Un manque ou une absence de cyprine peut avoir un impact très négatif sur la vie sexuelle en générant notamment une dyspareunie : des douleurs lors des rapports sexuels.

En cas de production insuffisante de cyprine, je (Nelly) conseille :

  • D’utiliser au quotidien du savon de Marseille (sans chercher à récurer !) et un peu l’huile de coco si vous ressentez de la sécheresse/du tiraillement. Éviter les produits pleins de chimie toxique, en plus vendus dans des contenants en plastique.
  • D’utiliser systématiquement un lubrifiant lors des rapports sexuels, y compris pour l’auto-érotisation (de l’huile de coco c’est parfait si vous n’utilisez pas de préservatif).
  • De ne jamais pratiquer de douche vaginale. La toilette intime doit se faire délicatement. L’idéal est de se nettoyer doucement la vulve avec un savon surgras bio. Seulement une fois par jour pour ne pas déséquilibrer la flore. Certaines femmes ne se lavent qu’avec de l’eau et c’est probablement le mieux si vous vous sentez suffisamment propre de cette façon.

L’éjaculation féminine

Quand on parle d’éjaculation féminine on a tendance à imaginer que comme nos homologues masculins nous émettons beaucoup de liquide et qu’il s’évacue en un jet puissant. Or c’est tout le contraire, l’éjaculation féminine est rare et discrète et n’a aucun rapport avec le fontainisme : les fameuses femmes fontaines.

Chez la femme, nul besoin de pénis, de testicules ou de prostate pour éjaculer. L’éjaculat ou liquide éjaculatoire est produit par les glandes de Skene, qui se situent entre le vagin et l’urètre. Il s’agit d’une substance laiteuse qui ressemble au sperme et qui n’est pas de la glaire cervicale. 

Au moment de l’orgasme, il peut être expulsé de façon réflexe en petite quantité par l’urètre. L’éjaculation féminine n’est pas systématique et la quantité de liquide produite est si minime qu’elle passe le plus souvent inaperçue. Elle ne décuple pas non plus le plaisir sexuel. A noter également que toutes les femmes ne sont pas dotées de ces glandes, éjaculer n’est donc pas physiologiquement possible pour toutes les femmes. 

Le squirt ou émissions fontaine

Il s’agit d’un liquide qui est produit au niveau de la vessie lors d’une masturbation ou d’une relation sexuelle. Sous l’effet de l’excitation liée à la stimulation de certaines zones comme le gland du clitoris ou la partie antérieure du vagin, à deux phalanges du clitoris : le fameux « point G ».

Comment squirter ? 

En stimulant le point G avec ses doigts ou son pénis, avec de légères pressions en cercles, en le tapotant ou en faisant les mêmes gestes qu’en indiquant à des personnes de venir vers vous, cela augmentera la pression sur les glandes de Skene (la prostate féminine) qui produisent le liquide éjaculatoire. Parfois, il peut être utile d’appuyer légèrement sur le pubis avec la paume de la main pour squirter plus facilement. Mais le plus important reste de se détendre. Vous ou votre partenaire sexuel devriez sentir et entendre que du liquide commence à être sécrété en quantité. A ce moment là, vous squirtez.

Le squirting peut être pratiqué à deux ou en se masturbant. Si vous voulez éviter de ruiner vos draps, mettez une serviette sur votre lit avant de vous adonner au squirt.

NB : Vous pouvez squirter pendant vos règles comme en dehors de la période des menstruations.

En couple, le squirt peut être plus facile à atteindre que seul même si cela dépend vraiment des femmes. En effet, l’inclinaison des doigts ou du pénis du partenaire peut faciliter le squirting. Néanmoins, il existe maintenant des stimulateurs de point G parmi les sextoys ; ils sont légèrement incurvés et peuvent permettre de sur-stimuler cette zone propice au squirt lors de la masturbation. 

A noter qu’une stimulation anale chez la femme peut aussi déclencher un squirt.

Qu’est-ce que le squirt ?

La vessie fabrique cette substance : elle contient les mêmes composants que l’urine (urée, créatinine, acide urique..) mais est incolore et inodore

Le squirt n’est donc pas une éjaculation de cyprine ni une éjaculation féminine. La composition du squirt est proche de celle de l’urine mais ce n’en est pas comme on vous l’explique ci-après.

Est-ce que le squirt c’est de l’urine ?

Le squirt n’est pas de l’urine : vous ne faites pas pipi au lit. En effet, des scientifiques ont fait l’expérience sur des sujets qui avaient vidé entièrement leur vessie avant d’avoir des relations sexuelles avec squirt. La vessie se remplit sous l’effet de l’excitation sexuelle mais de squirt et non d’urine.

Au moment de l’orgasme ou parfois juste après, le squirt peut être évacué en grande quantité sous forme de jet, on parle d’émissions fontaine (le squirting). L’expulsion du squirt s’accompagne parfois d’une envie d’uriner.

Toutes les femmes sont-elles fontaine ?

Contrairement à l’éjaculation féminine, toutes les femmes peuvent théoriquement être fontaine et cela peut arriver sans crier gare. La première fois, certaines femmes sont tellement surprises par l’abondance du liquide qu’elles pensent être victime d’incontinence urinaire. 

Squirt et orgasme féminin 

Le squirting n’est pas nécessairement synonyme d’orgasme. Ce n’est pas parce que vous squirtez que vous jouissez et ce n’est pas parce que vous avez un orgasme que vous allez nécessairement squirter. Les deux peuvent parfois arriver de pair, et selon les dires, cela pourrait décupler les sensations.

Le squirt : porno et tabou

La femme fontaine est très présente dans la pornographie et les films pour adultes. Le squirt est considéré comme un acte sexuel très érotique, si bien que certaines femmes cherchent à tout prix à provoquer l’émission du précieux liquide au risque d’inonder leurs draps. Selon elles, le squirt décuplerait la puissance de leurs orgasmes.

Au contraire, pour d’autres femmes c’est un véritable tabou. Elles ont tellement honte de leurs émissions fontaines qu’elles n’osent plus se masturber ni avoir des relations intimes et s’empêchent de jouir. 

Il n’y a aucune injonction au squirt : si vous ne vous sentez pas prête pour cette pratique sexuelle alors n’hésitez pas à le dire à votre partenaire.

Fontainisation et urine

Là, je reprends l’écriture…

Encore en 2020, certains scientifiques prétendent même que la fontainisation est constituée d’urine. Si si les gynécologues français Samuel Salama et Pierre Desvaux ont écrit « Femmes fontaines et éjaculation féminine » et ont même sorti une étude « prouvant » que la fontainisation est constituée d’urine. Sauf que la façon dont ils procèdent vidange automatiquement la vessie (puisque c’est en stimulant fort la zone du point G tout en appuyant sur le bas-ventre. Rien à voir donc avec une fontainisation spontanée.) Et lorsque j’ai demandé au Dr Salama -qui se dit sourcier, c’est-à-dire apte à faire fontainiser les femmes- comment il expliquait alors que la vessie se remplisse aussi vite (puisque la fontainisation peut faire sortir une grande quantité de liquide seulement quelques minutes après être allée uriner justement), il a répondu que c’était probablement en lien avec le fonctionnement des reins mais que cela n’avait pas encore été étudié…

Ayant rencontré les auteurs et leur vision (étriquée, partisane, de mon point de vue… et puis ça m’agace quand des hommes prétendent connaître mieux les femmes que les femmes… même si cela peut être vrai en partie…), je n’ai pas acheté ce livre. Si vous le lisez, je veux bien un résumé 😉

D’ailleurs, j’ai déjà fontainisé par inadvertance sur un canapé en tissu clair… et il n’en restait ni tache ni odeur. En tout cas rien de l’ordre de l’urine : si odeur elle est plutôt douceureuse, comme un sirop très léger. (Maintenant j’en suis ceinture noire : je maîtrise et je peux garder tout ça dans la vessie plutôt que d’en mettre partout.)

Beaucoup de femme pensent ne pas (pouvoir) fontainiser… et pourtant elles sentent le besoin urgent d’aller se vider la vessie alors qu’elles y sont allées peu avant. Et si elles sont attentives, elles verront que ce n’est pas de l’urine : miction très claire, avec une odeur et une texture toutes douces.

Fontainisation et perte d’énergie

Y a-t-il perte d’énergie/fatigue liées à la fontainisation ou à l’émission de cyprine ou d’éjaculation féminine ?

Les quantités de cyprine et d’éjaculat sont petites. En outre il ne s’agit pas gamètes porteurs de vie (comme c’est le cas des spermatozoïdes). Il n’y a pas de perte d’énergie ressentie.

Par contre, la fontainisation peut être abondante, auquel cas il peut y avoir de la mollesse, un besoin de dormir, de se régénérer. Que le liquide ait été sorti lors de l’acte sexuel ou lors de la miction post-coïtale d’ailleurs : il y a alors une perte de minéraux.

Il m’est arrivé de boire une solution de réhydratation pour bébé qui a la gastro… et d’en être remise immédiatement. (Ceci ne suffirait pas pour requinquer un homme fatigué après l’éjaculation : son corps a alors du boulot en spermatogénèse, à refabriquer du sperme.)

Fontainisation et plaisir

Pour la femmes, la fontainisation peut être d’extrêmement agréable (comme aucune autre sensation) à carrément désagréable voire douloureuse.

Et cela peut évoluer, et même être différent à chaque fois. Comme tous les orgasmes/orgastes : ils sont liés à l’instant, à l’état de l’instant et au contexte.

S’il y a désagrément, mieux vaut consulter. Si vous savez/sentez que la racine du problème est d’ordre psychique (par exemple, crispation due à la peur de la réaction de l’autre), l’accompagnement peut être auprès d’une thérapeutique qui traite cela, que ce soit en énergétique, en hypnose, en massage, en libération émotionnelle, etc.


Et pour l’homme, la fontainisation de sa partenaire peut être vécue comme un grand honneur, avec une joie et une reconnaissances immenses… au malaise du « elle me fait pipi dessus ».
Comme pour tout ce qui concerne la relation intime, mieux vaut en parler avant et pratiquer en sécurité, en se sachant en bonne compagnie, avec une personne qui a pour centre d’intérêt principal la relation. Et même si c’est seulement pour « un coup d’un soir », il me semble indispensable de pouvoir s’exprimer avec authenticité et bienveillance.

Voilà des pistes et je veux bien avoir vos retours d’expériences, que vous ayez une vulve ou un pénis.

Plein de bonheurs à tous les niveaux !
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Namasté

Nelly