Ci-dessous, un texte dit par Fabrice Luchini et qui rentre tellement en résonnance avec la voie du Tantra…

En effet,

se connaître, se reconnaître… sans pour autant s’identifier, se croire limité à cela : sans s’empêcher d’évoluer, d’être changeant, adapté au flux du présent sans cesse renouvelé.

Sans cesse écouter ce qui se manifeste à l’intérieur et à l’extérieur de moi : tout est lié. Et c’est comment je réagis (dabord puis après réflexion : sensations, émotions, sentiments, pensées, paroles, actes) qui m’informe sur où j’en suis réellement. Et c’est comment j’agis – et surtout depuis où j’agis (l’Amour ? la peur ?) – qui crée mon monde (intérieur et aussi extérieur).

Pour pouvoir vivre de belles relations, c’est d’abord de cultiver la relation à soi-même. On ne peut pas recevoir vraiment l’Amour de l’autre, des autres, sans s’aimer soi-même. Et on ne peut pas vraiment aimer l’autre, les autres, si on n’a pas conscience de sa propre valeur.

Aimer c’est de prendre dans son coeur, c’est donc de ne pas en avoir peur. Or le mentalité et l’ego veulent nous protéger et assimilent l’inconnu au danger. Alors connaître (sentir, voir, écouter, s’ouvrir à, visiter avec saine curiosité…) pour pouvoir reconnaître… et aussi renaître (après être mort aux croyances anciennes, celles qui divisaient) .

« Pour être avec l’autre, il faut avoir compris des choses en soi. Si tu n’as rien compris en toi, si, comme dit Simone Veil, tu ne t’es pas élucidé un minimum , qu’est-ce que tu vas comprendre de l’autre ?

Tu ne comprendras de l’autre que ce que tu as vaguement compris de toi.
Je ne peux jouir de l’autre qu’en ayant de l’empathie, pour avoir de l’empathie il faut que je le comprenne.

Pour le comprendre, au sens premier (le prendre avec) il faut que je comprenne des choses en moi pour que ce qu’il est, résonne en moi.

Et pour que ça résonne en moi comme un , il faut quand même que je m’y sois colleté à ce que je suis (qui est minable, médiocre, chaotique, inconséquent), mais tant que tu n’as pas un début d’élucidation de ce que tu es, qu’est-ce que tu vas recevoir de l’autre ?!

Tu ne vas rien comprendre de l’autre parce que pour comprendre l’autre et bien il faut avoir compris soi.

Tu n’as de sympathie avec l’autre que ce que tu as accepté de sympathie avec toi. Une véritable sympathie pas une relation mondaine, c’est autre chose, ça c’est une ivresse.

Ce que je peux dire modestement, c’est que mon affection pour l’autre, ne peux pas ne pas dépendre , de ce que j’ai accepté d’aimer un peu en moi.

Car si je ne connais rien du tout de moi et si je ne sais pas qui je suis, je vais être dans un tel état d’incertitudes, de non présence, que je ne vais rien voir dans l’autre, et, ici, la phrase de Nietzsche est admirable :  » je ne vais voir dans l’autre qu’une confirmation de moi, je vais l’utiliser, l’instrumentaliser, pour en faire un spectateur et non pas une rencontre. »

Fabrice Luchini✨