Voici la version audio de cet article, sachant qu’il y a un autre audio à écouter, peut-être avant de préférence : le passage de Fabrice Luchini dont il est question (vidéo YouTube plus bas, sur cette page-même) :
Ci-dessous, un texte dit par Fabrice Luchini et qui rentre tellement en résonance avec la voie du Tantra…
En effet, quoi de plus important que la Vérité de l’Être ?
Et donc quoi de plus futile que la mondanité ?
Pourtant, ne sommes-nous pas toustes pris dans une certaine mondanité ? On appelle cela parfois la politesse, car oui il s’agit de montrer une apparence polie, lisse, sans aspérités, non gênante.
L’importance de la politesse
Cependant, l’apparence est fondamentale pour pouvoir entrer en relation : naturellement et instantanément, notre système nerveux est plus ou moins tranquille ou stimulé (de insécure à enthousiaste, de rétracté/fuyant à pétillant) en fonction des signaux perçus de la part de l’autre et de comment ils sont traduits en fonction de mon propre passé.
Et on en revient donc à la nécessité de pouvoir faire le tri entre ce qui appartient à l’autre et ce qui m’appartient. Par exemple, si je ne sais pas de moi que j’ai été traumatisé par l’attitude d’une personne de ce sexe, de cet âge, avec ce genre de voix, avec cette cravate ou une jupe de cette couleur… je peux projeter mon malaise sur cet autre qui lui est innocent de l’acte qui m’a perturbée… alors que si je me connais suffisamment, cette nouvelle relation peut éventuellement au contraire m’aider à trouver à nouveau davantage de paix… D’où la nécessité de me re.connaître autant que possible, sans pour autant m’enfermer dans des croyances qui limiteraient mon expansion. Ainsi je pourrai choisir en connaissance de cause ce que j’accepte de vivre dans cette nouvelle relation, voyant ce sur quoi j’ai besoin de mettre du baume, et me garantissant, par une vigilance détendue de chaque instant, que je ne subirai pas encore quelque chose qui rajouterait à mon trauma.
L’important étant que l’apparence soit en lien avec le fond, que l’emballage soit en adéquation avec le contenu. La cohérence est une nécessité pour tisser de vraies relations, car elle permet la sécurité, donc la confiance, donc la détente.
Il s’agit de se connaître, se reconnaître… sans pour autant s’identifier, se croire limité à ce que nous percevons de nous-même, sans s’empêcher d’évoluer, et de s’adapter au flux du présent sans cesse renouvelé.
L’utilité d‘écouter, le plus souvent possible, ce qui se manifeste à l’intérieur et à l’extérieur de moi, sachant que tout est lié.
Naturellement, je réagis presque sans arrêt : d’abord instantanément puis après réflexion. Mes sens m’informent et automatiquement sont générés (ou réactivés) d’autres sensations, des émotions, des sentiments, des pensées, des paroles, des actes physiques…
En fait, je réagis en plusieurs étapes :
1/ en tout premier, depuis mon inconscient : mon système nerveux fait le job pour tenter d’assurer ma sécurité autant que possible. Cela peut être de très efficace (par exemple, stopper l’attaque imminente par une fuite couronnée de succès ou par une contre-attaque dont je sors indemne) à tout à fait délétère (jusqu’à ma mort physique parce que ma réaction aura été inadaptée)
2/ puis il y a la gestion des conséquences internes à ma réaction primaire
Grosso modo, si j’ai eu peur et que j’ai couru, mon corps est essoufflé ; si j’ai eu peur et que je me suis figé, mon corps n’a pas utilisé l’adrénaline et a besoin de l’évacuer (il est alors bon de bouger, se secouer, crier…) ; si j’ai eu peur et que j’ai attaqué soutenu par une décharge de testostérone, le retour à la normale me remet dans d’autres sensations…
Le tremblement est bienvenu quelque soit la réaction émotionnelle et physique qui s’est produite : il permet l’autorégulation et la libération de traumas.
3/ puis j’y mets davantage de conscience, grâce à mon néo-cortex délié des limites posées par des protecteurs abusifs (si j’y ai un minimum œuvré, par du travail thérapeutique), et à l’intuition (que je définirais comme le lien à l’Intelligence Universelle… et qui est bien plus vaste que l’Intelligence Artificielle).
L’idée, en montant en conscience, en s’offrant de vibrer plus haut, de voir et percevoir depuis plus haut justement, c’est de faire en sorte d’être suffisamment guéri pour que mes réactions soient de plus en plus adaptées à la Vie, à la Paix, à la Relation, à la Joie, à l’épanouissement…
Pour cela le système nerveux doit être régulé (par l’autorégulation et la co-régulation), profondément, et pas uniquement quand « tout va bien ». Par conséquent, si je souhaite maîtriser ma vie, être mon propre maître, ma propre maîtresse, c’est forcément en créant de nouveaux mécanismes, depuis des fréquences plus élevées, des fonctionnements davantage adaptés à la vie riche et enrichissante : une belle vie intérieure, sociale et spirituelle.
Réactions et actions
C’est comment je réagis (en tout premier puis après intégration consciente d’éléments, intérieurement et corporellement) qui m’informe sur où j’en suis réellement. Et c’est important de s’en rendre compte, car c’est comment j’agis – et surtout depuis où j’agis (est-ce depuis l’Amour ? ou la peur ?) – qui continue de créer mon monde (intérieur et aussi extérieur).
Sachant en plus qu’agir, ce n’est pas uniquement par l’action concrète, c’est aussi par la pensée et par la parole, car tout cela émet des vibrations et donc créé également.
Et lorsqu’il y a davantage de Paix en moi, je réagis de moins ou moins violemment, car le chemin vers la pacification a permis à mes protecteurs (c’est-à-dire à mes parts intérieures protectrices) de prendre confiance en moi, de voir que je n’ai plus autant besoin qu’elles mènent la barque, m’incitant sans nécessité réelle au figement, à la fuite ou à l’attaque.
Car mon système nerveux est adapté à la vie sauvage de chasseur-cueilleur, de chassé par des grosses bêtes aussi… et je dois lui faire comprendre que je ne vis pas dans un monde si dangereux que cela. Et si je n’y prends pas garde, et si je ne le soigne pas comme il en a besoin, mon système nerveux peut transférer des réactions primaires inadaptées à tous les aspects de la vie dans notre société aussi : crainte d’être exposé ou critiqué/jugé ou de n’être pas vu ou de ne pas être respecté/reconnu ou de ne pas être inclus, etc. Et le cortisol peut nous envahir et créer des troubles psychiques et physiques (particulièrement des inflammations).
Or les trois réactions à la peur (figement, fuite, attaque) sont différentes formes de dissociation.
Car si c’est plus évident concernant le figement (incapacité à la fuite ou à l’attaque… mais aussi à mobiliser le néo-cortex pour trouver encore d’autres solutions plus intelligentes), les situations où je suis en fuite ou en violence sont également liées à l’incapacité de trouver des solutions peut-être plus adaptées et efficientes. Et c’est normal donc, puisque le cortisol (hormone du stress) inhibe les fonctions cognitives, entre autres.
Oui les réactions instinctives peuvent être salvatrices… ou pas, ou pas toujours. Comme ce troupeau de mouton qui saute de la falaise alors qu’il n’y avait pas de danger réel, ou seulement pour un membre du groupe. Est-ce pertinent ?
Il est indispensable d’observer les schémas pour valider ceux qui gardent du sens aujourd’hui pour la sauvegarde et ceux dont il serait libérateur de se défaire. Puis d’utiliser les méthodes adaptées, qui peuvent être différentes en fonction de la source de la réaction (là où le trauma est venu se placer), de la personnalité, du niveau vibratoire de la personne qui accompagne, du chemin d’ores et déjà parcouru. Parfois on croit que c’est cette méthode uniquement qui fonctionne, alors que si elle a été si efficiente c’est aussi et surtout parce que la personne était prête à guérir.
Soigner et guérir sa psyché
Et pour être prêt à guérir, c’est d’aller justement à la rencontre de Soi, avec humilité et courage, détermination et discernement, enthousiasme et labeur… aussi au travers de la relation à l’autre, aux autres, etc.
Quels sont les bénéfices secondaires à avoir ce problème, cette maladie, de symptôme ?
A quoi/qui je suis fidèle ?
Qu’est-ce qui a besoin d’être entendu et libéré chez moi ?
A qui ou à quelle part en moi appartient cela ?
Etc…
Autant de questions dont il faut être prêt à entendre les réponses… sans nécessairement y croire… sans les prendre comme des justifications qui me montrent à quel point c’est ok et normal d’avoir ce problème et de le garder.
L’acceptation et la responsabilisation sont des étapes fondamentales. Puis il y a encore de s’en remettre à Plus Grand : la prière, la demande à l’Univers, la création d’une nouvelle réalité.
Revenons-en à :
Pour pouvoir vivre de belles relations, c’est d’abord de cultiver une belle relation à soi-même.
Car il est clair qu’on ne peut pas recevoir vraiment l’Amour de l’autre, des autres, de Plus Grand… sans s’aimer un minimum soi-même. Pas de relation vraie sans un minimum de respect pour soi-même.
Et on ne peut pas vraiment aimer l’autre, les autres, le monde… si on n’a pas du tout conscience de sa propre valeur.
Et qu’est-ce qui manifeste/montre l’Amour ? C’est l’attention bienveillante… qui elle-même nécessite une certaine ouverture de cœur et d’esprit, une disponibilité, le choix d’être résolument présent à l’ici et maintenant.
En effet, le temps a beau ne pas exister sur tous les plans, il est probablement ce que nous avons de plus particulier et précieux dans l’expérience de l’incarnation humaine, alors le temps passé/pris en conscience pour la Relation (à soi, à l’autre, aux autres, aux événements et situations, au monde…) a une valeur inestimable.
Pour l’humain, le temps c’est la vie.
Aimer c’est de prendre dans son cœur, c’est donc de ne pas (ou pas trop) en avoir peur.
Or le mental et l’ego veulent nous protéger et assimilent l’inconnu au danger. Alors pour passer outre nos barrières psychiques (qui parlent de dualité, de binarité et de multiplicité), il faut au moins un peu connaître (sentir, voir, écouter, s’ouvrir à, visiter avec saine curiosité…) pour pouvoir reconnaître… et aussi renaître (après être mort aux croyances anciennes, celles qui divisaient) .
Se connaître, c’est quoi ?
Se connaître, ce n’est pas s’identifier définitivement, s’enfermer dans des croyances qui nous limiteraient à ce que l’on croit de soi. Se connaître, c’est être suffisamment à l’écoute de soi, en observation de ses fonctionnements/mécanismes, pour pouvoir s’accompagner (autonomie) et être de bonne compagnie pour les autres aussi (communication de qualité, permettant de vraies connexions).
Et connaître l’autre ?
Comme l’indique ici Fabrice Luchini, on ne peut connaître l’autre qu’au travers de la connaissance de soi-même : je ne vois chez l’autre que ce qui entre en résonance avec moi-même.
Alors il est vain de critiquer « les gens », « les autres », « la société », ceci ou cela… en croyant que je suis exempte de ces défauts-là. En fait, ce que j’en critique fait partie aussi de moi, puisque tout cela fait partie de ma création, en grande partie inconsciente bien sûr. Chacun peut se rendre compte que nous avons tous des mondes différents, que nous percevons tous de manière différente un environnement ou un événement ou une situation pourtant factuellement identique.
Entre parenthèse : d’ailleurs bien souvent ce que je reproche à l’autre, l’autre pourrait me le reprocher aussi… ou me reprocher l’inverse. Car il semble que ce qui nous irrite soit justement nos propres qualités en excès (ce que l’on appelle défauts) ou ce dont nous manquons terriblement.
Par exemple, lorsque m’est reproché d’être trop laxiste (ou à l’inverse trop rigide), c’est que la personne qui le dit a elle-même un problème avec le laxisme (ou la rigidité). Pourtant, cela n’empêche pas que peut-être j’ai aussi à revisiter et équilibrer cette qualité en moi.
L’étape suivante est :
J’accepte ma vulnérabilité et ma puissance.
Parce qu’en prenant ma pleine et entière responsabilité dans ce que je projette sur l’extérieur, en comprenant et en assumant que cela parle de parts de moi qui demandent à être rencontrées et libérées/équilibrées/placées au bon endroit pour elles, je reprends conscience de mon pouvoir personnel.
« Je suis Tout et partie du Tout, au centre de mon monde. » – Nelly (et probablement bien d’autres avant !)
« Nous sommes Un. » (Le terme sanskrit Tantra signifie Tissage, car il s’agit de comprendre/sentir/intérioriser ce niveau de Vérité : la non-dualité)
Ayant pris conscience de ma responsabilité, je peux alors choisir, en conscience de ma puissance retrouvée, de faire ce qu’il convient de faire pour me relier à mes fréquences les plus pures, être ce que je suis profondément et rayonner depuis là… et naturellement créer depuis cet espace (plutôt que depuis une psyché encombrée, plutôt que depuis des égrégores inopportuns à la Vie à laquelle j’aspire).
Merci !
Merci, la Vie !
Merci à tout le chemin parcouru et en cours de parcours !
Merci à tous mes partenaires, toutes les rencontres… et même celles qui ne me font pas plaisir : c’est au travers de confrontations utilisées avec Conscience et Amour qu’on grandit !
Namasté
Nelly
« Pour être avec l’autre, il faut avoir compris des choses en soi. Si tu n’as rien compris en toi, si, comme dit Simone Veil, tu ne t’es pas élucidé un minimum , qu’est-ce que tu vas comprendre de l’autre ?
Tu ne comprendras de l’autre que ce que tu as vaguement compris de toi.
Je ne peux jouir de l’autre qu’en ayant de l’empathie, pour avoir de l’empathie il faut que je le comprenne.Pour le comprendre, au sens premier (le prendre avec) il faut que je comprenne des choses en moi pour que ce qu’il est, résonne en moi.
Et pour que ça résonne en moi comme un , il faut quand même que je m’y sois colleté à ce que je suis (qui est minable, médiocre, chaotique, inconséquent), mais tant que tu n’as pas un début d’élucidation de ce que tu es, qu’est-ce que tu vas recevoir de l’autre ?!
Tu ne vas rien comprendre de l’autre parce que pour comprendre l’autre et bien il faut avoir compris soi.
Tu n’as de sympathie avec l’autre que ce que tu as accepté de sympathie avec toi. Une véritable sympathie pas une relation mondaine, c’est autre chose, ça c’est une ivresse.
Ce que je peux dire modestement, c’est que mon affection pour l’autre, ne peux pas ne pas dépendre , de ce que j’ai accepté d’aimer un peu en moi.
Car si je ne connais rien du tout de moi et si je ne sais pas qui je suis, je vais être dans un tel état d’incertitudes, de non présence, que je ne vais rien voir dans l’autre, et, ici, la phrase de Nietzsche est admirable : » je ne vais voir dans l’autre qu’une confirmation de moi, je vais l’utiliser, l’instrumentaliser, pour en faire un spectateur et non pas une rencontre. »
Fabrice Luchini✨