Voilà une réflexion qui me parle !

C’est mon partenaire (de Shibari) et co-animateur (pour les stages dont c’est le sujet) Jérôme qui me disait en préparatif de notre séance de Shibari qu’il préférait le choix au consentement… et en effet oui cela m’apparaît très judicieux.

Le terme lui-même de consentement est tendancieux/litigieux, entaché de vieux schémas : « Qui ne dit rien consent. », « Si vous vous êtes laissé faire, c’est que c’était consenti. », etc.

Parce que lorsque l’on parle de consentement, il s’agit d’une forme passive : ce qui est accepté/autorisé ou pas… mais les limites ne sont pas clairement définies/établies : il reste beaucoup de flou, car on ne peut pas parler de tout, tout prévoir. Et le consentement ne tient pas toujours compte de la temporalité, du moment précis, de ce qui est traversé/vécu à ce moment, des changements dans l’énergie… Alors que lorsque l’on parle de choix, c’est actif : ce qui est demandé ou refusé, sans ambiguïté… surtout sachant que les choix faits en préliminaires peuvent être revus à la baisse à tout moment et jamais à la hausse en cours de pratique. C’est une règle de base, pour ne pas se laisser emporter, perdre pied… et se retrouver abusé.e ou abuseur.se sans l’avoir fait venir.

Le consentement peut être manipulé, parfois manipulateur aussi.

Manipulé car souvent interprétable ou interprété même si c’est clair : car les démons intérieurs existent bel et bien, et que certains trouvent là des opportunités de jouer, de mener leur petit monde à la baguette (autant la personne qui en est porteuse que son/sa/ses partenaire.s).

Le manipulateur/la manipulatrice n’est pas une personne constamment dans cette énergie. Et si elle manipule, c’est qu’elle a été elle-même manipulée… et bien souvent elle agit inconsciemment, voulant bien faire. Compassion.
Là où la mauvaise foi se dévoile, c’est lorsqu’après avoir été mise face à ses actes, elle fait valoir que “tu avais le choix”, “pourquoi tu ne l’as pas dit ?”, “bien sûr que j’aurais arrêté”, etc… Mauvaise fois oui, mais souvent aussi incompréhension du fonctionnement humain, manque de discernement : car en fait bien souvent ce n’était pas le cas (la personne n’avait pas le choix : elle était sidérée ou prise dans ses propres schémas, et ne pouvait pas réagir autrement que ce qu’elle a fait). En effet, pour avoir vraiment le choix encore faut-il s’autoriser à dire Non à ce moment, et donc ne pas avoir peur d’être peut-être humilié, contraint, violenté, maltraité, dédaigné… Encore faut-il avoir une bonne image/estime de soi et non en position de vulnérabilité ni en insécurité (physique, affective…) donc non on n’est pas vraiment libre, en général. On peut aisément se manipuler soi-même en se faisant croire que « ce n’est pas grave », « je ne vais pas en mourir », etc.

Quant à un consentement manipulateur, c’est en général inconscient bien sûr : chez certaines personnes, la conscience est endormie et elle n’a pas le temps ou la possibilité de s’éveiller, car le trauma, la dissociation, les croyances/schémas/habitudes/injonctions prennent trop de place. Certaines n’ont de cesse de se mettre dans des situations délicates (physiquement, émotionnellement) et continuent ainsi de valider leurs anciens comportements, en créant toujours les conditions de leurs maux bien connus.

Confusion entre abuseur et abusé

Ainsi, c’est parfois confus entre abuseur/abusé, oppresseur/victime, comme dans les histoires que j’entends concernant certains massages (tantriques ou pas).

Exemples entendus plusieurs fois :

* Un homme ou une femme qui vont se faire masser… et se retrouvent masturbés sans du tout l’avoir demandé. C’est un viol. Bien souvent, si c’est une homme qui est ainsi abusé, il ne s’en rend même pas compte : traumatisé sans y avoir mis un mot dessus. Si c’est une femme, ce n’est certes pas mieux, mais c’est plus acceptable en société : elle sera souvent mieux prise en charge, ose souvent plus en parler et être accompagnée pour aller mieux. Quoiqu’il en soit, bien souvent, les deux personnes (masseur.se et massé.e) en souffrent et peuvent traîner cela longtemps si ce n’est pas traité/libéré.

* Ou encore ces personnes qui prétendent que leurs doigts ou leur pénis ou leur langue ont fait ceci ou cela parce qu’il y a eu un appel à cela… et qu’elles n’ont fait que suivre l’énergie…

Que faire lorsque l’on se rend compte que l’on a été abusé ou abuseur ?

Premier pas : déjà de le reconnaître, c’est une grande avancée.

Second pas : en parler. A qui ? D’abord à une personne de confiance, qui ne va pas te juger, te rejeter, t’humilier… Quelqu’un qui sait écouter.

Troisième étape : te faire aider/accompagner par un.e thérapeute (un stage Tantra peut aussi avoir une valeur thérapeutique, ou se vivre en complément d’une thérapie).

Donc oui je vais tout à fait dans le sens du choix conscient/éclairé/clair plutôt que du seul consentement.

Mais heureusement le consentement a été bien défini et précisé au cours de ces dernières années.

Et je me fais un plaisir d’en remettre ici une couche avec le visuel ci-dessus.

En ce qui concerne les pratiques (quoi faire, quoi utiliser, combien de temps, avec qui…), je préfère néanmoins mettre en place un vrai choix, où ce ne sont pas seulement les limites qui sont définies.
Bien sûr, c’est aussi en fonction du taux d’implication et donc des risques éventuels (on ne vient pas chez moi pour conformer nos traumas : plutôt pour re.trouver du mieux-être, se respecter vraiment).
Cela peut être aussi de d’abord travailler avec des choix (qui ont aussi la qualité et le défaut de fermer à d’autres possibles) : de prendre le temps d’agrandir ainsi sa zone de confort en testant et en re.prenant confiance, d’éduquer (soi-même, l’autre), d’acquérir une communication de qualité (vérifier qu’on ose dire, au moment où ça a besoin de se dire, en parlant de soi…)… puis éventuellement de passer au consentement (“tout sauf…”) quand on est prêt à « lâcher les chevaux » en toute sécurité, en restant très présent et apte au réajustement à tout moment, sans avoir à se justifier.

L’humain varie. La vie c’est le mouvement.

Œuvrer avec l’humain, en tant qu’humain, c’est accepter que rien n’est jamais gagné pour toujours… ni perdu pour toujours…

Ce n’est pas parce qu’on est passé par beaucoup d’expériences et qu’on se sent très fort à un moment de sa vie… qu’on ne va pas être/se sentir très vulnérable à d’autres moments. C’est ok.

Et ce n’est pas parce qu’on se sent petit/fragile qu’on ne va pas se déployer dans toute sa puissance sous peu. C’est ok.

Alors cessons de nous enfermer dans des carcans, des identifications, des faux-semblants. Et osons Vivre !

C’est ok d’être simplement humain… et donc changeant, en constante évolution, en perpétuel mouvement…

Osons choisir notre voie du moment !

Bienvenue en stage Tantra Sud-Ouest : une formidable façon de se réactualiser, de jouir de l’instant présent, d’agrandir sa zone de confort, de re.trouver sa puissance d’Être, de rencontrer en soi tellement de parts qui t’attendent, de rencontrer l’autre dans des conditions optimales… et bien d’autres merveilles !

Au plaisir !

Tendre hug

Nelly

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