En colère/rage contre ?
Quel plus sûr moyen pour donner mon énergie à ce que je combats ? … et de m’oublier, d’oublier ce que je suis profondément, sous cette carapace de colère ?
Pourquoi/comment je renforce ce que je déteste ?
Tout simplement parce ce que je lui donne du pouvoir sur mon monde intérieur, sur ce que je suis profondément, la source de tout ce que je vis, de mon monde. Et plus je le déteste fort, et plus je lui confie les clés de mon bien-être, de ma paix intérieure, de ma joie, de mon bonheur, de ma liberté d’être… C’est ainsi que je me dépose et m’oublie entre ses mains… à ce monstre que je crée et nourris avec prodigalité en le détestant éperdument.
Et c’est un cercle vicieux : plus je déteste fort et plus j’active mon mental avec toutes les raisons qui font que j’ai raison de haïr, plus je consolide le mur qui me coupe de mon être, de mon essence-ciel, de ce que je suis profondément, intimement.
Ainsi je donne du corps, de la matière, de la densité, de la structure et jusqu’à une âme… à ce qui n’existe en fait pour moi que parce que je le déteste.
C’est en connaissance de cause que je peux aujourd’hui valider ce processus : j’ai connu des périodes de haine intense, pour les meilleures raisons du monde, et l’émerveillement de me rendre compte que cela n’existait tout simplement plus du tout, presque comme si cela n’avait jamais existé concrètement, lorsque la paix en moi avait trouvé son chemin… alors le monstre sons le lit a pu retrouver sa juste place : celle d’une projection mentale due à mon inconscient maltraité, à l’évitement de la souffrance, de l’objet de la peur… alors que l’objet réel de ma peur est de me suggérer de venir m’y frotter, vulnérable, sensible, poreuse, de la transcender, de trouver l’allié.e en l’ennemi.e projeté.e, suspecté.e. Tout est fait/offert pour me permettre de grandir, d’évoluer… et cela passe nécessairement par le changement… qui inquiète l’ego.
Alors que l’ego est une part indissociable de l’humain.e, qui est indispensable à l’expérience de la dissociation de l’Unité par les « je ». L’ego est aussi une part exigeante car apeurée, suspicieuse, qui a besoin d’être sans cesse cajolée, considérée, reconnue, accueillie… presque choyée comme un petit enfant, avec délicatesse. D’autant que s’il est si exigeant c’est qu’il se sent/sait fragile, facilement blessé, souffrant… et il a bien le droit de ne pas vouloir être blessé, n’est-ce pas ?
Or ce que je déteste à l’extérieur de moi, c’est la projection de ce qui a besoin d’être accueilli, enfin, vraiment, complètement, en moi. Et aussi longtemps que je me crois mieux ou moins bien que…, je renforce une distorsion de mon ego : sur ou sous-dimensionné, il n’est pas à sa bonne place pour favoriser mon alignement, ma justesse, ma conscience ouverte face à ce qui se manifeste… ni ma résilience. Et sans résilience, pas de guérison réelle.
Ma colère ou ma rage, ça parle de mon ego, du passé, de ce à quoi j’ai choisi de m’identifier (souvent inconsciemment, parce que c’est ce que j’ai entendu/cru de moi). Cela parle de blessures anciennes et même transgénérationnelles, gardées vivantes, histoire de croire que je sais qui je suis, que j’ai toujours été comme ça, que c’est normal, que j’ai ces qualités qui me sont propres, que j’ai un chemin tout tracé de combattant.e…
La rage c’est un choix inconscient très énergivore, qui coupe de l’amour véritable, qui brûle davantage l’enragé.e que ce sur quoi la rage est projetée.
Et puis si je vibre à ce niveau-là, tout va me prouver que j’ai raison, y compris les personnes que j’attire depuis cette fréquence et qui viennent elles-mêmes valider leurs propres sentiments, leur misère intérieure, leur croyance que je sais/comprends mieux que les autres ce qui se passe… Jeu de passe-passe entre victime-bourreau-sauveur. J’attire aussi celleux qui souhaitent profiter de mon état d’être à leur propre profit, comme par exemple celleux qui vont se proposer pour nous sauver. Pour qui est alors le bénéfice ?
Prendre conscience que le bénéfice primaire d’une transaction, c’est toujours pour celui/celle qui l’a demandée/proposée.
Comprendre qu’un « bénéfice », dans ce sens-là, néanmoins, ce n’est pas toujours au sens positif du mot : c’est plutôt dans le sens de résultat, et que s’il y a bénéfice réel/concret, il sera en partie au moins absorbé par le sauveur/la sauveuse.
J’ai bien assez visité ce monde des basses fréquences ; je ne m’y suis jamais sentie à mon aise, mais je croyais que c’était la seule réalité. Et quand ça a été le moment pour moi, j’ai dit Stop… et j’ai travaillé sur moi, pour moi, pour entrer en amour de moi, en relation avec mon être, ma matière et mon subtil…
Et pour cela il me semble qu’une seule voie, multiple et infinie et variable, existe : c’est d’aller à la rencontre de Soi et de Plus Grand que Soi.
Phase 1 : se poser, respirer en conscience, se sentir
Phase 2 : s’observer (et chaque autre est un.e merveilleux.se partenaire/miroir)
Phase 3 : perce.voir en moi ce que je fuis, déteste ou crois normal : mes contraintes psychiques (croyances, injonctions), mes émotions, mes sentiments, mes douleurs… tout ce à quoi je m’identifie ou qui vient se coller à moi et avec quoi je sens de la lourdeur, de l’empêchement…
Phase 4 : y aller, avec courage et vulnérabilité, et lever les voiles, déconstruire…
Phase 5 : intégrer, célébrer
Phase 6 : c’est reparti pour un tour ! Car pour encore grandir, évoluer, se libérer, (s’)aimer mieux, c’est tout au long de la Vie !
Et c’est avec toujours plus de gratitude, de joie, de plaisir, de confiance, de solidarité, de compassion, de conscience de l’Un…
J’ai choisi de me sentir au Présent et de générer ce qui vivre « juste et bon pour moi », plutôt que de rester ce que je croyais être. Ce chemin impose d’accepter de mourir souvent, à chaque expir…
D’innombrables mondes co-existent et chaque individu a la capacité de naviguer de l’un à l’autre.
Probablement j’ai maintenant définitivement quitté les zones de la création du vide existentiel, de la perte de sens, de la souffrance insensée, de la colère malsaine (non maîtrisée), du désespoir, de la nostalgie, de la frustration et autres fréquences basses…
Par exemple, il me semble inefficace de combattre l’exclusion par l’exclusion, la rupture par le marteau, le feu par le feu*… En fait, il me semble inefficace de combattre (un.e ennemi.e imaginaire rendu.e palpable par la Création) avec des armes lourdes, agissant dans le monde de l’illusion et non à la source de la manifestation.
Je préfère me brancher sur l’Amour, la Paix, la Joie, la Foi, la Gratitude, la Lumière, le Tout y compris son contraire… et me laisser parcourir/traverser (par) la Vie.
Tout est vibration. Tout est. Qu’est-ce que je choisis de nourrir? Qu’est-ce qui est léger/joyeux/vivant pour moi?
S’élever au-dessus ces énergies basses, se relier à ce qui résonne juste et bon pour Soi, pour l’Être : c’est possible. C’est un choix et c’est l’Oeuvre.
La Vie est belle et incommensurable.
Bienvenue dans le Nouveau Présent !
Namasté, mon frère
Namasté, ma sœur
Nelly
* Combattre le feu par le feu : cette expression, comme beaucoup, peut être vue à différents niveaux, interprétée selon son propre prisme de compréhension (voire de manipulation mentale, plus ou moins in.consciente). Ici, c’est dans le sens de l’exemple de combattre la colère par la colère : je n’en ai jamais rien vu sortir de bon, qui élève le débat, ni les protagonistes, qui dénoue la situation pour la paix, dans le respect de tou.te.s. C’est lorsqu’il y a changement de comportement (d’abord intérieur : faire semblant, ça ne fonctionne pas : les humain.e.s sont suffisamment sensibles pour sentir/savoir quand ça sonne faux) que la situation peut évoluer favorablement, pour le meilleur, là où la Vie est honorée.