Tantra : méthodes, techniques, tissage, règles, traité…
Probablement, le Tantra n’est pas une religion…
Bien souvent, dans l’interprétation qui en est faite, les religions ont plutôt tendance à infantiliser et à culpabiliser, qu’à responsabiliser et à soutenir à réellement grandir, s’élever, s’éveiller à Soi. Les religions imposent des préceptes et des façons d’être, de faire, d’avoir. Le Tantra a un mouvement inverse : c’est de l’expérience en connexion avec qui je suis (au-delà de l’ego et en tenant compte de la personnalité et de tout ce qui est) que j’apprends ce qui est bon pour moi (mon être et aussi mon ego dans sa forme consciente, au service de l’être)… et c’est naturellement bon pour le monde, puisque j’en fais partie.
Et puis en matière de Tantra, il y a un livre (Vigyana Bhairava Tantra, vieux de 5000 ans, traduit par « Méthode pour aller au-delà de la conscience » Le livre des secrets) comme dans les religions.
Un ouvrage qui propose 112 techniques de méditation, d’acceptation et de transcendance de l’ego, de présence à ce qui est, d’affinement des perceptions… Des propositions. Pas d’obligation de faire ou ne pas faire pour espérer être une bonne personne : des cadeaux à ouvrir selon son propre choix, avec ses moyens du moment, et qui à l’origine -et jusqu’à très récemment- n’étaient prodigués qu’à titre confidentiel et personnel, par un maître en fonction de ce qu’il sentait adapté à son disciple.
Aujourd’hui, les informations sont aisément accessibles… mais il ne suffit pas de savoir
comment faire pour être vraiment dans la pratique et en recevoir
les apports/prises de conscience : le Tantra est expérimentiel.
(« Expérimentiel » : mot inventé que vous comprenez certainement intuitivement : il s’agit d’expérimenter de soi à soi, en état d’ouverture sensorielle, et d’en tirer ses propres conclusions sur l’instant et par la suite. Tout est en fait vérifiable et mesurable : le Tantra est une démarche éminemment scientifique. L’attitude intérieure est le plus grand/important axe de travail pour obtenir des informations et les décoder.
Quant aux perceptions extra-sensorielles, c’est simplement le développement de la sensorialité de base et l’accueil des informations telles qu’elles viennent, puis la traduction en fonction de son étalonnage personnel… d’où l’importance de bien se percevoir, se sentir, se connaître, s’écouter, s’entendre, se vivre…)
Nul.le ne peut t’enseigner réellement qui/ce que tu es : c’est à chacun.e de faire son chemin vers Soi et plus grand que soi, en toute humilité et avec fierté. Car le Tantra montre combien toute vie est merveilleuse et éphémère et éternelle…
Et ce qui te semble évident et certain aujourd’hui… peut te paraître futile et parcellaire demain…
J’ai du mal à parler de maître.sse et de disciple en ce qui me concerne, car je me considère comme humble… et pourtant quelle attitude est plus humble que de se placer au service de plus grand que soi et des personnes qui viennent à moi, en admettant mon rôle pour/envers eux.elles ?
J’ai grandi dans cette société avec la peur des gourous
(associés aux sectes, aux suicides collectifs, aux abus sur les personnes fragiles…)
Pourtant, le terme « guru » est originellement simplement lié à l’enseignement : précepteur, guide spirituel, maître, « de l’ombre à la lumière ».
« Animateur.trice » ça fait moins peur… et c’est vrai aussi.
En ce sens, oui le Tantra peut être considéré comme une religion, car en effet il s’agit d’être soutenu.e à trouver sa liberté d’être dans la vie du quotidien, dans le pratique, le concret… comme le propose aussi les religions (il me semble)… si on sort de l’interprétation de certain.e.s et qu’on lit les textes avec son cœur, sa conscience, son esprit ouvert à ce qu’il y a derrière les mots et les traductions/interprétations.