Que ce soit en Tantra ou en slow sex, il s’agit de pratiques bien plus que d’une philosophie : c’est le vécu corporel qui enseigne, plutôt que des connaissances/savoirs qui se mettraient au service des propositions et provoqueraient ce que l’on croit/veut.
Néanmoins, ce qui est vrai le reste quel que soit le sens des découvertes, et les acquis et compréhensions intellectuelles peuvent aussi amener de belles sensations, aussi en leur donnant parfois encore plus de corps/consistance/présence/ampleur. Par exemple, savoir poser des mots sur ses propres sensations et leur évolution, c’est important, et cela peut parfois leur donne plus de réalité et parfois leur permettre de continuer leur chemin. Parler de plaisir et de son déploiement peut le vivifier ; accepter une sensation désagréable voire douloureuse en la posant par des mots… peut lui permettre de se libérer après avoir enfin été reconnue.

Nombreux sont les points communs entre les pratiques de Tantra et celles de slow sex.
Une précision : je ne peux parler que de ma façon de percevoir/concevoir les choses. D’autres peuvent penser différemment et cela peut être juste aussi : à chacun.e son prisme de référence.

A mon sens donc, toutes ces pratiques se vivent en présence (sans penser à autre chose, en amenant son attention à son corps, à ce moment), dans une lenteur qui permet de bien sentir tout ce qui se présente d’instant en instant (et d’accueillir ce qui ne vient pas et peut aussi nous mettre en réaction lorsqu’on est dans l’attente), dans la communication authentique (la parole peut même faire partie intégrante de la pratique, ou bien se placer au début et sous forme de bilan à la fin).
Toutes ces propositions sont corporelles et énergétiques. Elles mobilisent l’énergie vitale et permettent d’être, en sortant de l’action mécanique/habituelle aliénante, des croyances et des attentes (sur soi-même et sur l’autre). Ce sont des soins profonds à tous les niveaux : corps, coeur, esprit, relation…
Egalement, que ce soit en Tantra ou en slow sex, la dimension sexuelle existe naturellement puisque nous sommes des êtres incarnés dans un corps muni d’un sexe masculin ou féminin, et nous sommes définis par notre sexe depuis toujours. Une dimension sexuelle donc, mais néanmoins aucune recherche d’excitation. Si elle se présente, elle est accueillie, observée, respirée, diffusée pour aller irriguer l’ensemble des corps ; et si on traduit une excitation sexuelle qui ne débouche pas à un acte sexuel comme une frustration, c’est qu’il y a des conditionnements à aller visiter. La respiration est une clé pour une circulation énergétique harmonieuse.
Une dimension sexuelle certes, mais cela n’implique pas forcément de pratique touchant au sexe ni à la nudité… et cela d’autant moins en stage, et d’autant moins pour les personnes venues sans leur partenaire sexuel. Selon les groupes et les individus qui les composent, la nudité peut être proposée… ou pas, et il peut y avoir contact avec le sexe… ou pas. Quoiqu’il en soit, cela ne sera pas par surprise, dans la lancée, sans temps ou possibilité de ne pas faire comme les autres : l’important est précisément de rester très présent.e à ce que l’on vit, sans se dissocier en attendant que le mauvais moment passe (ce qu’on nous a trop appris depuis petit.e…) Il s’agit aussi de retrouver sa propre capacité à s’écouter et à poser un vrai « oui » et au vrai « non » (un « je ne sais pas », c’est non jusqu’à nouvel ordre), sans honte ou culpabilité. Et les animateurs sont là à chaque instant, observant et accompagnant, sans pousser à l’action ni juger.
Il s’agit de contacts et de partages intimes, profonds, d’être à être, au-delà des personnalités. Des partages qui ne créent nulle contrainte ni dans le présent vécu ni pour l’avenir : l’engagement est de vivre intensément dans le moment présent (esprit méditatif) et non de projeter quoique ce soit ailleurs ou pour la suite. Se vivent des processus de transcendance émotionnelle et psychique, de détachement de ce que nous prenons pour nous (ou pour l’autre) et qui ne correspond qu’à des limites : les surprises qui se présentent et sont accueillies peuvent accompagner à la désidentification de nos étiquettes, croyances, schémas de pensées… et à bien plus de vitalité et de paix.
En Tantra comme en slow sex, les pratiques peuvent être encadrées dans une durée prédéfinie (et c’est souvent très utile, surtout au début ou pour des pratiques régulières)… ou pas. Aux partenaires de s’accorder là-dessus aussi. Bien sûr, dans le contexte d’un stage, la durée sera limitée dans le temps (mais pas dans le vécu : une pratique de 15mn peut se révéler très intense).
Que ce soit en Tantra (selon Tantra Sud-Ouest) ou en slow sex, toutes les pratiques peuvent être vécues avec une personne du même sexe ou avec une personne de l’autre sexe : d’une part, parce qu’il n’y a pas d’intention sexuelle, et d’autre part, parce qu’il s’agit de sortir de nos clichés/croyances/peurs… et d’aller à la rencontre de notre bon/vrai/juste du moment. Les énergies masculine et féminine existent et circulent en chacun.e et peuvent se partager autant avec un homme qu’avec une femme, quelque soit notre attirance sexuelle. D’ailleurs pratiquer avec une personne pour qui on n’a aucune attirance conduit à une belle ouverture du corps, du coeur et de l’esprit. Il ne s’agit pas de se contraindre à quoique ce soit, mais éventuellement de se donner l’autorisation d’essayer, sachant que c’est toujours possible d’arrêter… et que peut-être ce sera ça le cadeau : d’oser être simple, sincère et d’être simplement accueilli.e dans sa vérité, voire remercié.e car c’est un cadeau et un exemple de courage.
Et encore un point commun au Tantra et au slow sex : des pratiques peuvent se vivre en solo.a, d’autres en binôme, d’autres encore à plusieurs. Certaines ne seront proposées qu’en couple (hétéro ou homo).
Bien sûr, on ne s’oblige à rien, et on n’impose rien non plus… Le rôle d’un stage selon Tantra Sud-Ouest n’est certainement pas de mettre à disposition des partenaires : cela se fait naturellement, pour peu que l’on vienne avec le coeur et l’esprit ouverts. C’est ok de venir avec un a priori et des désirs et des fantasmes, mais ce sont probablement d’autres choses qui seront proposées, et ces voies sont des chemins de développement, donc il est probable d’avoir à sortir de sa zone de confort, ne serait-ce que d’un millimètre.
Dans le plus grand respect de tou.te.s, et des limites de chacun.e.

Et alors, quelle différence entre Tantra et slow sex ?

Franchement, je n’en vois pas vraiment !
Peut-être dans l’esprit à la base de ces pratiques, où le Tantra se déclarerait davantage en tant que pratiques à fin de développement spirituel et le slow sex plutôt en tant que pratiques sans étiquette spirituelle… mais au final c’est idem: l’Esprit fait partie de l’humain.e et s’invite (et soigne) simplement dès qu’on lui laisse de l’espace-temps, chaque fois que l’on se dépose, observe, (s’)écoute…
Seul distingo réel/concret que j’y vois: en Tantra, on va souvent encadrer la pratique (avant et après) par le Namasté (salut indien, pour se centrer et inviter le Sacré), alors qu’en slow sex, nul rituel n’est requis (ou bien cela peut être l’ajustement entre les partenaires avant d’entrer dans la pratique proprement dite).
Dans les stages Tantra Sud-Ouest, le consentement explicite fait partie du processus, et le « non » est reçu comme un cadeau (tout comme le « oui »): l’important, c’est d’être sincère avec ce qui nous anime et nous traverse/bouleverse, nous enseigne si nous savons l’accueillir…

Au plaisiiir !

Nelly

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