Qu’est-ce que je laisse aux jeunes générations ?

(Si dans cet article, je m’exprime en généralités, au « on », au « nous », plutôt qu’au « je », sans trop m’impliquer, c’est en fait que je me sens trop vulnérable, trop touchée par de trop nombreux événements, alors je prends un peu de distance, aussi pour clarifier en moi, prendre le temps de digérer et me parler avec douceur/délicatesse. Et à la fin, je reprends un peu au « je ».

Je préfère ne pas parler des faits qui m’ont menée à ces réflexions, car ils impliquent d’autres personnes.)

La vie terrestre est ce qu’elle est.

Parmi ses critères, il y a, de façon intrinsèque, son caractère éphémère d’une part et sa dimension cyclique d’autre part.

Quelques dizaines d’années à être dans/avec un corps physique (merveilleux véhicule biotechnologique), qui évolue/change/informe d’instant en instant, et qui a des besoins particuliers et des moyens de communication qui lui sont propres.

Quelques dizaines d’années…

… qui peuvent être scindées en cycles, en phases… que ce soient des septaines (Steiner…) ou des neuvaines (ennéagramme) ou des dizaines ou des douzaines (horoscope chinois…) ou des vingtaines… Tout est vrai.

… qui peuvent être vues/perçues comme un cadeau ou comme une charge ou l’un et l’autre.

… qui permettent d’expérimenter, de sentir, de caresser, d’apprendre, de participer, d’offrir, de manifester l’amour à sa façon du moment… et éventuellement de transmettre la vie.

Une grande peur et probablement un grand cadeau aussi, au sujet de la vie, c’est qu’on ne connaît pas d’avance son échéance.

De là, plusieurs réactions possibles :

  • soit depuis la peur (énergie bloquée, qui tourne en rond aux niveaux physique, émotionnel et psychique) 

  • soit depuis l’amour (énergie en mouvement, qui circule librement et se partage avec tout le Vivant, et l’être est relié et connecté à la Source, au divin, au Sacré) : se centrer et sentir son juste, puis avancer en confiance, avec courage

C’est ainsi que certains font des choix depuis leur mental-menteur ; ils sont coupés, déconnectés de leur être/guide intérieur et ne sentent pas leur voie. Mus par leurs blessures (peur du rejet, de l’humiliation, de l’abandon…), ils se suradaptent en permanence et s’oublient, s’abandonnent pour essayer d’être aimés. Ils restent des petits, avides, dénutris, sans avoir accès à leur grandeur, à leur puissance véritable. Ils comprennent les codes de la société ou de leur communauté et s’y soumettent, non pas foi/conviction/élan du cœur, mais par peur, paresse, manque de courage. Car trouver et tracer sa propre voie n’est nullement valorisé par l’éducation classique… alors de nombreux êtres se perdent, s’étiolent, s’attristent, s’attachent à l’apparence et à posséder, en croyant y trouver leur bonheur… et disparaissent en fait : deviennent des coquilles vides et des esclaves d’un système perverti… jusqu’à une prise de conscience susceptible peut alors les remettre dans le flux de la Vie. Parfois c’est en passant par le burn-out ou la dépression.

D’autres font des choix différents ou parfois similaires, mais pris depuis leur centre, leur cœur, leur élan de vie… et ça change tout.

Se soumettre ? A qui ? A quoi ? A quelle fin ?

Utile et efficace pour le bonheur ?

Se révolter ? Contre qui ? Contre quoi ? A quelle fin ?

Utile et efficace pour le bonheur ?

Plutôt être et aller son chemin. Se relier à son propre guide intérieur, avec la sensibilité nécessaire à tout processus de déploiement de l’être. Oser vivre sa vie !

Or, la sensibilité n’est pas valorisée non plus dans notre société. Ce n’est ni l’émotivité (en relation avec la personnalité et la gestion de ses émotions, qui n’est pas non plus enseignée dans un cursus classique) ni la fragilité (au contraire, la vulnérabilité dont parle la sensibilité, est un critère de la puissance véritable, reliée au coeur) : c’est la capacité à sentir ce qui est vraiment, sur différents plans, depuis différents points de vue… et à clarifier comment ça résonne en soi. Car ce n’est pas parce que j’ai une réaction épidermique à ceci ou celui-là que c’est une mauvaise chose ou personne : cela parle de là où j’en suis dans cette relation plutôt que de ce à quoi je réagis.

Il y a tant d’enseignements/de techniques dont nous avons besoin, pour faire des choix conscients !

Et faire des choix avec conscience, c’est en acceptant ce qui est… et qui parle aussi de ce qu’il y a à aller visiter à l’intérieur de soi, et de l’expérience que l’on est venu vivre.

Et j’en reviens au cycle et au sujet de cet article : « Qu’est-ce que je laisse aux jeunes générations ? » ou plus intimement « Qu’est-ce que je laisse à mes enfants ? »

Le cycle de la vie : naissance-mort, à l’infini.

Dans une vie humaine, les morts et les deuils sont innombrables.

C’est à chaque fois que l’on meurt à l’ancien que le nouveau se manifeste, préexistant. Comme si la graine était déjà dans la terre, dans l’attente tranquille d’être invitée à germer dès que la place se fait.

Et puis vient le temps de la mort physique.

Et l’idée de mourir n’est neutre pour personne… ou l’est pour très peu de personnes (dissociées ou prêtes pour ce passage). Car même si on attend la mort comme un soulagement à venir, et même si on l’appelle tellement on en a marre de souffrir, ce n’est pas neutre.

Devenir parent, c’est en plus de la tension liée à l’idée de sa propre mort, y ajouter la peur pour son enfant. Complètement maso ! (Vous l’aurez deviné : je suis quelque peu agacée aujourd’hui. Je ne m’étalerai pas sur ma vie personnelle.)

Mais plutôt que d’aller visiter nos peurs (de la mort, de la maladie, de perdre, de ne pas être ce que l’on croit…), plutôt que d’aller lever les voiles, de traverser nos émotions, de nous confronter à nos ombres, d’honorer la vie et nos ancêtres, de viiivre vraiment nos relations et les situations qui se présentent… nous préférons, pour la plupart d’entre nous, nous (laisser) enfermer, en restant dans notre zone de confort, mortifère : là où l’on est un mort-vivant, un automate, ayant vendu son âme au dieu-argent.

Heureusement, l’âme veille néanmoins et sa souffrance contraint à changer de chemin… si on arrête de s’anesthésier par de la chimie industrielle. Mais souvent pour un nouvel écueil si on ne l’écoute pas son âme, si l’on n’entend pas l’élan véritable, l’aspiration, le besoin de l’être.

Les désirs parlent aussi des besoins de la personne, si l’on sait faire la différence entre les vrais désirs et les désirs compensatoires (exemple : j’ai besoin de tendresse, alors je mange su chocolat.)

« Nous n’héritons pas de la terre de nos parents ; nous l’empruntons à nos enfants. » – citation attribuée à Antoine de St-Exupéry, peut-être empruntée aux peuples premiers.

Il s’agit de ne pas hypothéquer l’avenir, la vie de nos enfants (de notre descendance, de l’humanité de demain), en saccageant ce qui est nécessaire à la vie et au bonheur.

Seule la Terre est source de vie, en se combinant au Ciel. Et la terre est privatisée et maltraitée et polluée… au nom du confort (et de la paresse et des peurs) des humains.

En fait, je me rends compte que c’est de transmission que j’avais envie de parler.

Qu’est-ce que je transmets à mes enfants ?

Une bonne partie de leur code génétique… et donc un passif (physique et psychique) et les énergies de tous nos ascendants.

J’ai toujours cru en la valeur de l’exemple plutôt que « Fais ce que je dis, pas ce que je fais », et j’ai toujours fait de mon mieux dans mes attitudes intérieures et extérieures, l’écoute, l’observation, la communication, mon positionnement dans le cœur… et encore une fois je me demande bien à quoi ça a servi en fait.

Oui je sais : à chacun de faire son chemin, sa vie, ses expériences ; les erreurs et échecs sont aussi des expériences nécessaires et intéressantes… mais je m’inquiète quand même…

Et je crois que certains choix que nous faisons maintenant ne laissent pas de place au retour en arrière : je crains qu’on ne se rende pas compte que c’est mettre un doigt dans l’engrenage infernal.

Je retourne donc dans le coeur et nourrir la confiance.

Oui c’est sûr : rien ne sera plus comme avant… mais peut-être aussi que rien ne change vraiment…

Et c’est ok.

J’ai pris l’habitude, face à une épreuve de vie, de (me) demander : “C’est quoi le cadeau derrière ?”

Vous savez quoi ? “S’il n’y a pas de solution, c’est qu’il n’y a pas de problème !”
Et j’ajoute (suite à la pertinente remarque de Pierr’André ci-dessous) : “S’il y a un problème, c’est qu’il y a une solution… voire plusieurs !”

Patience… (Ce sera d’ailleurs le sujet d’un autre article, un autre jour, car là aussi je pense maintenant, qu’en matière d’éducation au moins, il est nécessaire d’être au centre : ni trop ni trop peu.)

J’ai l’impression de ne pas avoir apporté grand chose dans cet article : juste partager que je suis en chemin, un peu perdue et aussi confiante. J’en ai déjà vécu bon nombre, d’épreuves : autant de carrefours pour grandir, aller plus loin vers soi.

Se placer dans la conscience et l’amour, au-delà de toutes les vicissitudes auxquelles mon mental s’accroche parfois.

Beau chemin chaque jour !

Amour, Paix, Lumière, Joie

Namasté

Nelly