Ceci est une reprise d’un article que j’avais initialement publié le 4 juillet 2016.
J’y opère quelques changements car le langage a bien évolué depuis (inclusivité) mais l’esprit en reste le même. Modification aussi d’un paragraphe vers la fin : à l’époque nous avions plus d’hommes que de femmes à nos stages, ce qui n’est plus notre réalité.

Qu’en est-il de la parité hommes-femmes en stage Tantra ?

« Cela va sous le sens »

« C’est une évidence »

« C’est de l’arnaque s’il n’y a pas la parité »

« Je ne viens pas s’il n’y a pas une femme pour moi »

« Je viens pour rencontrer une femme. Ça a marché à chaque fois. Je rencontre une femme et m’amuse un temps.»

Voilà ce que j’ai entendu parfois, avant, et qui a provoqué du dégoût et de la révolte en moi, si bien que je crois comprendre pourquoi certaines femmes hésitent à venir en stage Tantra : la méfiance quant à d’éventuels chasseurs.

Rassurez-vous, les femmes : ces hommes-là ne viennent pas à nos stages ! Ils sont accueillis au téléphone, écoutés, puis viennent des explications si besoin et seuls ceux qui s’ouvrent à la compréhension et l’acceptation de vivre des exercices sans femme, réservent leur place et viennent, corps-cœur-esprit ouverts.

Et puis il y a tous les stages avec parité recherchée voire assurée, et les annonces d’animateurs.trices qui invitent des personnes d’un sexe ou de l’autre pour soi-disant “équilibrer le groupe”. Comme si l’équilibre était fonction du sexe, du genre, de l’attirance ou même du nombre des participant.e.s. Et je le comprends ; je l’ai vécu et j’en ai même parfois profité, en allant en stage à petit prix.

Seulement aujourd’hui cela ne me parle plus… ou plutôt ne me parle plus de justesse ni de ce que j’ai envie de sentir/vivre/promouvoir dans/par/avec le Tantra. Non cela ne me convient plus de définir un être par son sexe ou son âge ou son orientation ou son passé ou tout autre élément qui fait partie de son expérience ici-bas mais n’est certainement pas lui.

C’est en tant qu’être infini, indéfini, non défini, non limité, libre de ces entraves à la relation… que je désire rencontrer l’autre et l’accompagner, me rencontrer plus profondément, m’accompagner, être accompagnée. J’aspire à plonger dans la magie de la Relation et non rester à la surface, au paraître, aux conditionnements et croyances qu’il faudrait être/faire comme ceci ou cela pour être quelqu’un.e de bien, pour être aimable, etc. Et c’est donc en accueillant le divin/sacré de l’autre, en miroir à mon propre divin/sacré que je me nourris vraiment et que je souris à la Vie.

(Parenthèse :

Cela me fait penser à ces hommes qui souhaitent un massage tantrique et demandent si je pratique la libération … C’est souvent seulement d’explications dont ils ont besoin : on (d’autres masseuses, qui pratiquent des massages sexuels qui s’apparentent plus à de la prostitution …) leur a menti et ils ont besoin d’apprendre autre chose. Je leur explique d’appeler l’éjaculation éjaculation et qu’en Tantra la libération se passe à un tout autre niveau, que l’éjaculation est considérée comme une perte d’énergie, etc. De là, ils peuvent, s’ils le désirent, venir vivre autre chose et s’apprendre avec émerveillement, joie et gratitude.)

Moi-même, j’ai été partagée quant aux attentes des hommes… et donc confrontée à mes peurs, dégoûts, en fait à mes propres limites à l’Amour. Je vois à quel point j’ai évolué car je parle là de mon passé.
Le travail relationnel est justement au cœur de la recherche des tantrikas et je pense que ce n’est jamais gagné à 100%, complètement abouti pour toujours : je peux juste sentir/trouver ce qui est juste/bon pour moi, dans l’instant, tout en respectant l’autre différent.e dans ses besoins/désirs/attentes/chemins… C’est un équilibre à trouver, à retrouver constamment.

Et si maintenant j’apprécie les regards posés sur moi (qu’est-ce que je me méfiais des humains avant !), il m’arrive de me sentir intuitivement mal à l’aise avec certaines personnes, à certains moments. Oui cela parle de moi, puisque c’est moi qui ressens… et parfois cela parle aussi de ce qui se vit en l’autre à un certain niveau.
Maintenant, j’arrive mieux à me relier aux fréquences plus élevées, présentes en l’autre même s’il n’en a pas forcément conscience et que ses pensées/actes vibrent plus bas.
Cette capacité est doublement avantageuse :
* elle m’offre davantage d’accès à la paix, par la foi renouvelée (non pas une foi religieuse, croyance inculquée, mais par le sentiment profond d’être Un, dans le grand tissage…)
* et d’autre part ce qui vibre à des taux vibratoires trop bas, incohérent avec la vie pleinement vécue… disparaît tout simplement de mon chemin, de ma voie/vie. Et là je me retourne et constate avec émerveillement que ne reste que ce dont j’ai besoin pour continuer d’avancer vers l’Être : mes précieux partenaires et les ombres non transmutées. What else ?

Lorsqu’un regard me dérange, j’en comprends en général les raisons rapidement. C’est parfois une réminiscence (et je continue à travailler sur mes propres réactions parfois indues grâce aussi à de belles personnes qui m’apprennent à les accepter, les aimer telles qu’elles sont, et des réparations profondes se font en moi grâce à l’acceptation de ces différences-ressemblances-apparences), parfois une réalité de l’instant (méfiance : cette personne n’est pas claire ; elle cache, se cache à elle-même…)
Quoiqu’il en soit, j’oeuvre dans le consentement, y compris le mien propre… et donc mon rôle est alors de me soustraire à un regard qui me met mal à l’aise, soit en le détournant (par la demande verbale ou autre) soit en le modifiant (souvent si mon attitude change celle de l’autre aussi) soit en trouvant une place plus appropriée à ma sérénité.

En stage Tantra Sud-Ouest, c’est franchement très rare qu’une personne n’ait pas rapidement trouvé sa place au sein du groupe. Lorsque tel est le cas, elle décide simplement de partir et c’est très intéressant aussi, pour tou.te.s. Tiens, c’est marrant : je viens de me rendre compte qu’il s’est jusqu’à présent toujours agi d’hommes (et une fois, un homme venu en couple, alors sa compagne est partie aussi).

Certes, un stage Tantra est un espace-temps de non-jugement, où la justesse et la magie de la vie sont à l’oeuvre d’une façon merveilleuse. Néanmoins, sous cette confiance immense un fond de vigilance a toujours sa place : car sous le plus lumineux, l’ombre préexiste.

En tant qu’animatrice Tantra, il me semble intéressant aujourd’hui nécessaire de poser mon sentiment et mes pensées à propos de la « parité » en stage Tantra.

Déjà que l’on parle de « parité » alors qu’il s’agit de parité hommes/femmes, c’est un petit mensonge quelque part. En effet, rares sont ceux qui s’offusqueraient que le nombre total des participants soit impair si cela va dans le sens qui leur convient. En réalité, c’est le nombre de femmes par rapport au nombre d’hommes qui intéresse certains. Et c’est étrange de parler de « parité hommes/femmes » : hommes sur femmes donc … En effet, ça a de quoi effrayer !

Ma question : pourquoi rechercher la « parité » (hommes/femmes) ?

Quelques éléments de réponse :

– la facilité : comme ça, tout le monde est content et il est aisé de prétendre que c’est ainsi que cela doit se faire (shakti/shiva, travail sur les polarités …)

– certains hommes ont peur de l’autre homme : ils s’inquiètent d’être « contraints » de toucher, d’être touchés, de s’ouvrir verbalement voire émotionnellement… ils craignent le rapport à l’autre homme, à l’inconnu éventuellement dangereux, agressif… en fait, c’est souvent dans ce cas un travail quasi thérapeutique qui se fait, sur le rapport fraternel, le rapport au père, etc.

Un travail… et tout le monde ne vient pas au Tantra pour travailler.

D’où l’importance d’ailleurs des exercices entre hommes, même lorsque la parité hommes/femmes est assurée.

– certains hommes sont conscients d’avoir du travail à faire sur la relation à la femme et ils s’en inquiètent, mais là l’enjeu est tellement fort que la motivation outrepasse les freins.

– certains hommes, loin de toute recherche spirituelle (mais sous couvert de spiritualité), souhaitent prendre du bon temps sans se poser les vraies questions (celles les concernant) et parfois sans prêter attention à l’autre, qui devient un objet de leur désir, de leurs jeux.

– enfin, certains hommes espèrent rencontrer une partenaire de vie qui avance aussi sur la voie du Tantra.

Nous sommes bien d’accord que les humains ne sont pas “rangeables” dans une case ad vitam aeternam, dans une catégorie ou une autre : heureusement, ils évoluent et même parfois très vite, à l’occasion d’un stage par exemple. Et je ne peux parler que de ce que je suis capable de comprendre, de ce qui fait quelque part partie de moi : il n’y a pas de jugement de valeur dans ces lignes : seulement des constats. D’autres éléments de réponse(que je ne peux pas voir moi-même ou expliquer)pourraient être définis et je suis preneuse, pour une meilleure compréhension.

On ne fait pas du Tantra : on le vit par moments. Par les pratiques, le travail sur soi, la conscience de la vacuité, par le focus sur les pensées/émotions/sensations, par l’ouverture des chakras et la circulation énergétique, par les recherches (en soi, avec les autres) sur le relationnel aux humains, aux animaux, aux éléments de la Nature…

C’est sciemment que j’écris « certains hommes » :

– heureusement, presque tous ceux qui sont venus en stage avec moi venaient pour avancer/apprendre/vivre sur leur chemin et s’ouvrir à de belles relations, au-delà du sexe des autres participant.e.s

– sans rajouter « et certaines femmes » : c’est clairement très rarement le cas dans l’autre sens, et même si cela peut arriver, les enjeux ne sont pas les mêmes : il ne s’agit pas de chasse mais d’espoir de vivre autre chose, une relation plus nourrissante… Et pour les femmes, c’est en général plus facile de travailler avec une autre femme. Fait culturel, social. Intrinsèque à l’homme ?

J’en reviens donc à un fait concernant les stages que j’anime ou co-anime : la « parité » (hommes/femmes) n’est jamais garantie d’emblée.

Lorsque la question m’est posée, j’explique que :

– la parité n’est pas nécessaire puisque nous travaillons avec l’énergie féminine et l’énergie masculine, présentes en chacun.e de nous

– certes le Masculin et le Féminin d’une femme, et le Masculin et le Féminin d’un homme ne sont pas les mêmes, et qu’il est d’autant plus intéressant d’aller à la rencontre des deux : que les femmes travaillent en miroir avec hommes et femmes, tout comme les hommes

– je ne suis pas fournisseuses de femmes et ne souhaite pas le devenir (en fait, les hommes qui ne viennent que si la parité est assurée… n’ont pas vraiment leur place dans nos stages qui sont des espaces-temps de travail certes dans la douceur, mais pas consacrés à l’hédonisme)

– étrangement, la constitution du groupe se fait au-delà de toute prévision ou tout travail mental ou de volonté : chaque groupe s’équilibre à merveille et ce qui s’y passe résonne juste

– quoiqu’il en soit, les règles de base garantissent la sécurité et le bon déroulement des sessions : chaque participant.e s’engage au respect de soi, au respect de l’autre, à la confidentialité des noms et des structures (exercices), au respect des consignes … et les animateurs/trices restent vigilants à chaque instant pour l’accompagnement dans le cadre.

Pendant les premières années, après que j’aie récupéré le blog Tantra Sud-Ouest, il y avait systématiquement plus de hommes que de femmes parmi les inscrits aux stages. Depuis quelques années, cela s’est naturellement équilibré. Je sens que c’est dû à ma propre évolution, au chemin que j’avais à parcourir, aux peurs/croyances que j’avais à conscientiser et lâcher… à mes propres ombres en fait que j’ai pu traverser grâce à la beauté, à la bienveillance, aux blessures de chacun.e mises en lumière… et en fait au fait que concrètement les stages se sont toujours très bien passés/vécus : tout était juste !!

Ailleurs, c’est tout différent (et cela peut être tout à fait juste aussi !!) et probablement fonction de l’énergie des animateurs.trices, de l’oeuvre que chacun.e a à accomplir, de la résonance/vibration… 
D’ailleurs, pour moi, le plus gros “travail” (ce qui me fait bosser fort, profondément, souvent dans l’inconfort), très clairement c’est l’avant-stage, beaucoup plus que le pendant et l’après… qui sont plutôt des parties de plaisir.

Il y a tant à déconstruire, y compris la croyance que certaines notions ne peuvent pas s’allier : spiritualité et plaisir, Tantra et disparité, douceur et profondeur, légèreté et enracinement, sérieux et joie, sexualité et travail, amour et travail, compassion et détachement, beauté et handicap …

On ne peut pas plaire à tout le monde. D’ailleurs, tout ne me plaît pas non plus… mais perce.voir aussi qu’au-delà des notions d’attirance/répulsion, il y a l’intérêt fondamental d’aller résolument vers Soi, être en vérité : se sentir, se rencontrer et s’accueillir dans toutes ses parts, visiter ce qui demande à l’être, oser mettre de côté, dire non à ce qui ne convient pas à notre être/intime/intériorité ou même simplement à ce moment. Je ne prétends pas que mes stages sont pour tout le monde : c’est ton coeur qui sait. En tout premier, apprendre à se fier à son intuition, à son élan vital/d’être… qui a tellement été réprimé par notre “éducation” ou plutôt notre dressage à la conformité/normalité.
Aujourd’hui, j’ai grandi et je peux créer ma nouvelle réalité, là où mon être peut être écouté/entendu, se détendre, se déployer et de là je peux rayonner/attirer les âmes qui vibrent sur/avec ces mêmes fréquences. Merci, la Vie ! Merci à chacun.e, à tou.te.s celleux qui font partie de ma vie et me nourrissent d’Amour.

Et pour en revenir plus précisément au sujet de cet article :

Bref ! A mon sens, la parité hommes/femmes est d’un intérêt tout relatif, et il est juste de faire/vivre/être au mieux avec ce qui est, sans accepter néanmoins un déséquilibre trop fort (jusqu’au double d’effectifs d’un sexe par rapport à l’autre, c’est ok pour moi et cela s’est toujours très très bien passé).

Seconde conclusion : si tu te sens incapable de travailler avec une personne du même sexe que toi, c’est que c’est certainement là que tu as le plus à apprendre pour l’instant. Peut-être un travail thérapeutique préalable te sera profitable avant d’intégrer un stage de Tantra.

Alors ma question : quelle est ta vraie motivation à vivre un stage de Tantra ? S’il s’agit uniquement d’une recherche de plaisir sous couvert de spiritualité, ta place n’est peut-être pas à nos stages.

Sinon, bienvenue à toi, belle personne… et surtout beau et puissant Être !

Namasté

Nelly

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