Longtemps, j’ai cru que les personnes munies d’un pénis étaient des garçons ou des hommes, et les personnes munies d’une vulve étaient des filles ou des femmes. Système binaire : c’est l’un et pas l’autre, point. Et puis il y avait l’homosexualité : hommes entre eux ou femmes entre elles.
Et puis…
Et puis j’ai rencontré des « femmes » qui ne se sentaient pas femmes et des « hommes » qui ne se sentaient pas hommes.
Et puis des personnes munies d’un certain sexe, qui se sentaient dans ce sexe, ou dans l’autre sexe, ou dans les deux simultanément ou dans aucun des deux.
Et au-delà de ça, les attirances physiques sont aussi indépendantes du sexe physique et du sexe ressenti.
Mon exemple personnel est plutôt banal :
-de sexe femelle (dans le terme « féminin », il y a déjà une intention, une projection) physique et physiologique (cela non plus n’est pas évident : même dans la nature, sans intervention humaine, le visuel, les hormones et les chromosomes n’ont pas toujours la même tendance)
– je me sentais fille puis femme (stade de maturité émotionnelle et intellectuelle) depuis ma rencontre avec le Tantra
– je suis hétérosexuelle exclusive (un seul partenaire sexuel, de sexe mâle)
– et multisensuelle (attirance sensuelle avec de nombreuses personnes, quelques soient leur sexe, genre et orientation).
Pourtant rien de tout cela n’est évident : j’ai appris qu’il est important de ne pas préjuger de la personne que je rencontre ou que je crois connaître.
En effet, non seulement sous ces items, toutes ces cases de classement, ces étiquettes, sont ouvertes à tous les assemblages, mais en plus c’est modulable dans le temps : rien n’est figé pour la vie ; les variations sont toujours possibles et c’est uniquement la personne en question qui peut s’auto-définir.
Pour une définition plus fine du genre, j’ai la vision d’un tableau sur plusieurs dimensions qui aurait de nombreuses entrées :
– sexe physique (pas toujours évident à voir)
– chromosomes sexuels (XX ou XY)
– sexe hormonal (naturel et chimiquement adapté)
– genre (ressenti : femme, homme, les deux, aucun des deux)
– taux d’intégration, d’acceptation de son sexe et de son genre et de ses orientations/attirances
– taux de maturité sexuelle (ressenti : échelle entre enfant et adulte)
– taux d’acceptation de ses propres désirs personnels (sexuels et sensuels) versus refoulement
– taux d’acceptation des désirs des autres (de chaque autre, qu’il.elle pose son désir verbalement ou pas, consciemment ou pas) versus refus
– taux d’acceptation de tes propres caractéristiques sexuelles secondaires (seins, pilosité, structure, peu…)… et de celles de ton.ta.tes partenaire.s
– tendance à trouver beaux/laids les corps selon leur sexe et leurs caractères sexuels secondaires
– sensations dans les différentes parties du sexe, dans le ventre, dans le cœur… selon chaque situation, et leur évolution
– tendance à écouter son sexe
– tendance aux troubles / maladies / malaises au niveau sexuel
– lubrification (nombreux paramètres aussi)
– émotionnalité du sexe (lien sexe-coeur et sexe-psyché)
– lien sexe-esprit (pratiques tantriques)
– orientation sexuelle (critères d’attirance sexuelle : exclusivement sexe mâle ou femelle ? les deux ? aucun des deux ?)
– critères de l’attirance sexuelle/sensuelle ?
– gestion de l’orientation sexuelle (désirs mis en actes ? par quels moyens ? jusqu’à quel point ?)
– orientation sensuelle
– gestion de l’orientation sensuelle (désirs mis en actes ? par quels moyens ? jusqu’à quel point ?)
– conscience (ou recherche?) des besoins derrière les désirs ?
– relations sexuelles : fréquence ? durées ? avec partenaire.s ? avec pénétration ? (sexuelle ? buccale ? anale ?)
– vision de la relation sexuelle : sens, raison, quête, aspiration ?
– taux de présence lors de la relation sexuelle ou sensuelle ? (tendance à penser à autre chose ? à fantasmer ? à se projeter dans l’après ? à essayer de satisfaire l’autre ? à avoir un objectif ?…)
– taux de sensations ? sur quelles zones du corps ?
– quels critères déclenchent ton désir sexuel/sensuel ?
– tendance à la froideur/tumescence ? (échelle de 0 à 10)
– tendance à la (non) satisfaction ? (échelle)
– taux de libido selon les heures ? les saisons ? les situations ? le cycle hormonal ? le.la partenaire ? l’état l’esprit ? la qualité de la relation ? …
– tendance à s’auto-satisfaire sexuellement ? Sensuellement ? au à vouloir de l’autre ? (avec ou sans demander ?)
– auto-érotisation : habituelle ? taux de possibilité ?
– tendance à faire l’amour pour soi ? ou pour l’autre ? ou pour la relation ?
– taux d’énergisation selon la pratique sexuelle ? selon le partenaire ?
– capacité à méditer pendant l’acte sexuel ou sensuel ?
– taux d’auto-acceptation sexuelle/sensuelle/de genre/d’attirance.s/orientation.s
– ton taux d’acceptation des autres (qui acceptent ou qui acceptent moins les différences)
– orientation sexuelle/sensuelle liée à des traumatismes ?
– taux de difficulté/facilité à dire à la famille/aux ami.e.s … et à être accepté.e telle que tu te positionnes
– tendance à placer ta libido dans ta sexualité ? ta sensualité ? ailleurs ?
– désir de garder du mystère ? (envers soi, envers l’autre, envers certain.e.s)
– tendance à la revendication hétéro-normée ou hyper-genrée ? (taux)
– vision du féminisme ? du patriarcat ?
– limites à l’acceptation de l’autre dans ses différences (aussi y incluant la possibilité de faire et/ou d’élever des enfants)
– sens de la relativisation de l’importance du sexe, du genre, des désirs, du faire…
– pratiques sexuelles ? (taux d’acceptation/refoulement pour chacune)
– pratiques sensuelles ? (taux d’acceptation/refoulement pour chacune)
– taux de curiosité ? (vis-à-vis de soi, de l’autre, des pratiques…)
– etc
(Précision : les réponses à ces questions ont un intérêt pour toi-même, pour mieux te connaître dans l’instant et dans ton processus ; nous ne te les poserons pas.)
Non seulement la réalisation de ce tableau semble compliquée, mais en plus l’état des lieux ainsi marqué/pointé serait sans cesse mouvant… et nous voilà, simples humains, comme autant d’étoiles brillant dans le multivers ! En effet, l’univers ne pourrait pas contenir un diagramme avec autant d’entrées, d’où l’idée de le placer sur une multitude d’autres dimensions aussi !
Et la brillance de chaque étoile n’a rien à envier à celle des autres : toutes complémentaires et merveilleuses à sa manière.
Le Tantra est une voie du milieu, d’acceptation, d’ouverture, d’inclusion, d’enrichissement réciproque… et n’a pas de limites… comme la vie !
Si ta recherche correspond à ce que nous proposons et que tu t’engages à notre cadre (respect de soi, de l’autre, de l’esprit des propositions, confidentialité, pas de relations sexuelles), tu seras accueilli.e à nos stages quelque soit le point du multivers sexuel/sensuel depuis lequel tu choisis de venir. Nous avons tou.te.s à gagner à nous rencontrer et à pratiquer le Tantra, au-delà de tout clivage ou dogme !