Voici un exemple d’amalgame souvent fait.

C’est qu’il y a beaucoup de confusion dans beaucoup d’esprits

… et certaines personnes profitent de cette confusion pour justifier voire nourrir leurs penchants, désirs ou même leurs obsessions.

Certains veulent faire croire qu’être dans le Tantra c’est être forcément dans le polyamour, dans la pluralité des relations amoureuses, dans le partage des énergies (voire la sexualité) avec plusieurs autres personnes…

Or, être dans le Tantra, c’est avant tout perce.voir le sacré et avancer/vivre en relation avec son intériorité, son être, son essence, son âme : c’est une intimité avec soi-même, à tous les niveaux.

Le Tantra peut peut être vécu comme une forme d’ascétisme, de travail sur/pour Soi, avec des pratiques codifiées et une routine… Pour d’autres, ce sera plus ludique et intuitif, parfois même avec extravagance… et tout aussi profond.
Il peut être vécu dans une démarche de soi à soi, sans partenaire (au moins pendant une ou plusieurs périodes), ou au travers d’une ou plusieurs relations (consécutives ou simultanées).
J’y vois là plutôt une question de personnalité et de choix plus que de niveau d’être.

J’imagine mal néanmoins un tantrika avancé sur le chemin papillonner, sauter d’une relation à l’autre, fuir l’engagement, l’approfondissement, la confrontation, la première difficulté… Car ces comportements montreraient des failles
Mais peut-être est-ce là une considération qui m’est personnelle, due à ma propre personnalité.

Il serait intéressant de re.définir le polyamour, mais ce n’est pas vraiment le sujet ici.

Par exemple, je me sens profondément polyamoureuse (dans le sens que j’aime profondément voire sensuellement plusieurs personnes adultes, hors de mon cadre familial) alors que je vis une relation maritale exclusive. Pour moi, le désir est une énergie magnifique que je préfère mettre au service de ce qui parle à mon coeur.

Personnellement, je trouve déjà que c’est beaucoup de boulot de nourrir une relation amoureuse, de me rendre disponible à l’autre, de recevoir de l’autre et d’apprendre de ce qui se joue dans le quotidien… alors je ne comprends pas comment on peut faire ce travail avec deux ou plusieurs relations. J’ai mes limites et les reconnais.

Donc on va rester à une définition du polyamour qui serait de l’ordre de la relation amoureuse plurielle, de partage de l’intimité amoureuse et/ou sexuelle avec deux ou plusieurs personnes. Et je ne parle pas là de contrats, de modalités, de philosophie… A chacun sa façon de le vivre et d’y mettre les valeurs qui lui parlent.

Quoiqu’il en soit, c’est clairement un mensonge que de prétendre que Tantra et polyamour sont imbriqués.

Ils peuvent probablement coexister, et probablement des polyamoureux vivent (certaines de) leurs relations de façon tantrique… mais Tantra et polyamour sont des notions très différentes, sur des plans tout autres.

Certains croient même que le Tantra est un lieu d’échangisme, de pluralisme de relations sensuelles voire sexuelles, de mélangisme, de jeux sans conscience des conséquences…

D’ailleurs, nombre de personnes croient encore que s’ils ont une relation sexuelle avec amour, les maladies/infections sexuellement transmissibles ne les concernent pas. Ce genre d’inconséquence n’a pas sa place dans l’esprit d’un tantrika, car le tantrika voit les croyances et les met en doute ; de plus il est ancré dans la réalité et s’intéresse à sa sécurité autant qu’à celle de son partenaire. Il respecte et honore la vie et tout le vivant.

Oui on peut être tantrika et polyamoureux.

Tout comme on peut être tantrika et musicien.

Tout comme on peut être tantrika et végétarien.

Tout comme on peut être tantrika et cavalier.

Tout comme on peut être tantrika et maçon ou jardinier.

Tout comme on peut être tantrika et médecin ou ingénieur.

Mais on n’est pas dans le Tantra parce qu’on est dans le polyamour.

Et on n’est pas dans le polyamour parce qu’on est dans le Tantra.

Aucun lien de cause à effet.

Néanmoins, le Tantra « voie de l’amour et de la sexualité sacrée » peut révéler des mêmes besoins que le polyamour…

… dans le sens où il s’agit aussi de déconstruire tout ce qui éloigne de la source, de l’amour, de l’esprit, du contentement de l’âme incarnée et donc du corps conscient, de la fluidité de la circulation énergétique en soi et avec l’extérieur…

Sortir du conformisme, des codes classiques/anciens, des habitudes débilitantes/nuisibles au déploiement de l’être, de la bienséance, de la rigidité, de la peur du corps et de ses manifestations… pour aller vers les vrais besoins de l’humain, ça parle au Tantra comme au polyamour, je pense.

L’humain est constitué par la relation (entre ses parents puis avec eux), pour les relations (qui lui permettent de se voir et de grandir), par les relations (et ce qu’il en apprend/comprend).

Belle vie, chaque jour, quelques soient tes choix de vie… pour peu que ce soit à l’écoute et dans le respect de toi et des autres !

Nelly

Nos prochains stages

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Date : samedi 3 juin 2023

Tantra, Biodanza®, Shutaïdo© : Souveraineté et Puissance

Date de début : samedi 3 juin 2023 - Date de fin : lundi 5 juin 2023

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8 Commentaires

  1. Nicolas

    Bravo Nelly,

    Tu as du talent pour dire les choses avec clarté.

    Oui, le tantra est souvent utilisé comme étiquette sulfureuse.

    C facile.

    Le chemin du tantra est plus exigeant.

    Car c un chemin de vérité. Et comme dit l’adage  » toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire »

    Je le reformule :  » je n’ai peut-être pas envie d’entendre toutes les vérités me concernant ».

    Alors fuir peut peut-être tentant. D’accord, mais pour aller où ?

    N’ai je pas le sentiment de me retrouver face à moi-même, dans tous les déplacements que je fais.

    Le tantra m’a apporté la rencontre dans l’immobilité.

    Rencontre avec l’autre pour mieux me rencontrer moi-même. Mais l’inverse est vrai également…

    Merci Nelly pour tes partages et je pose l’intention de te rencontrer à nouveau.

    Réponse
    • Nelly Germain

      Merciii, Nicolas 🙂 Ce sera avec grand plaisir de te recevoir à nouveau!

      Réponse
  2. Isabelle

    Je t’adore Nelly et j’adore lire tes réflexions et je serai tentée d’être de ton avis a 100%. Cependant je vais y mettre mon bémol. Mon expérience m’amène à dire que le tantra avancé n’améme pas au papillonnage. Cependant il me semble que cela est une notion bien humaine et comme tu le dis si bien  » avec nos limites ». J’en ai pour exemple les vestales qui dans les temples romains entretenaient la flamme sacrée et étaient de grandes initiatrices. On peut donc parler de Tantra et de polyamoureuses. D’ailleurs leur histoire est bien triste : la fin du polythéisme pour le monothéisme avec la religion chrétienne entraîna l’abandon des temples sacrés. Les vestales se sont donc retrouvées à la rue sans moyen de subsistance. Et elles ont fait la seule chose qu’elles savaient faire c’est-à-dire donner leur corps mais là en échange de sesterces. Elles se sont mises à exister dans les rues sous les arches des fornix. Ainsi est né le terme de forniquer…….
    Et peu importe le chemin, tant que la connaissance la bienveillance et l’amour sont au rendez-vous. 💝

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  3. Jean Michel Gassies

    C est absolument ce que j enseigne..

    Réponse
  4. Michel

    Bien d’accord avec toi Nelly
    Aucun lien entre l’un et l’autre; dans le tantra il y a approfondissement, dans le polyamour il y a dilution.
    Merci pour ta réflexion 😘

    Réponse
    • Anne BONNIN

      Pareillement à Michel, le Tantra est un état d’être intérieur, non une quête sans fin. Personnellement, le tantra me permet un état de conscience dans le présent. Pour que le présent soit la présence en relation avec tout ce qui m’entoure, la nature humaine et les éléments de la nature originelle.
      Ainsi, avec bienveillance, je me sens vivre. Je me sens amour. Je me sens en relation avec le tout.
      En interdépendance.
      Sauf que je choisis de regarder vraiment le tout. Ombre et lumière. Et aimer le tout. Ainsi je peux aimer. Et être aimée. Seulement.
      Ce choix conscient à besoin de profondeur et de racines autant que d’ailes du cœur.
      Sans ancrage, il devient volage. Et s’éparpille. Ce choix conscient exige de moi de me choisir avant tout. Aimer plusieurs hommes à la fois ne me convient plus.
      Car je ne choisis rien.
      Je reste dans la fuite de mes blessures. La cicatrise demeure. Les hommes et femmes
      pansements préfèrent aimer superficiellement. Il faut être courageux pour s’aimer d’abord, et aimer vraiment.

      Réponse
      • Nelly Germain

        Mmmm… J’entends « l’amour n’a pas besoin d’objet » (et encore moins au pluriel: comme pour le diluer ou se faire croire qu’on le multiplie artificiellement, qu’il devient moins risqué et moins névrotique).
        Et sans objet, l’amour n’en rayonne que mieux 🙂 <3

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