En Occident et de nos jours, l’on pratique des Tantras très différents de l’origine : autre époque, autre lieu, autre psyché, autres coutumes, autres droits et devoirs, autres besoins, autres façons de rentrer en interaction… Et lorsque nous nous débattons dans l’inconscience de ce que nous sommes, nos désirs sont souvent induits plutôt par la publicité/les croyances et addictions créées pour nous avilir, nous manipuler… que naturellement venus de notre intériorité pour nous amener à nous relier, grandir, avancer sur notre chemin de vie, sur notre voie de pouvoir personnel, de puissance, de paix, d’harmonie, de joie…

Si bien que même nos désirs sexuels sont souvent galvaudés : pas véritablement en lien avec ce qui est amour, partage, échange, détente, communication, sensualité. A tel point que le plaisir lui-même est souvent, pour beaucoup, absent ou fugace, incomplet, avec un goût de manque, une insatisfaction… pour l’un.e des partenaires voire les deux (car le plaisir n’est total que lorsqu’il est partagé, au coeur de la relation).
Et c’est quelque fois l’engrenage de la simulation, pour faire plaisir à l’autre en valorisant son ego et pour être tranquille avec son manque, son inquiétude de ne pas pouvoir/savoir, d’être anormal.e… Car une étape est très utile à la relation sexuelle épanouissante : aller se rencontrer soi-même, se respecter, s’aimer, s’apprendre et, par la suite, pouvoir transmettre les clés de son plaisir à son/sa partenaire, dans un esprit d’expérimentation, de méditation, de jeu, de partage sans jugement ni pression. Faire l’amour, ce peut être juste rester sans bouger, en présence à soi et à l’autre… et laisser faire l’amour !

Oui faire l’amour, ça s’apprend… et pas dans les films pornographiques !
Là, les hommes et les femmes sont réduits à des objets de désir et de plaisir : pas de connexion, de Sacré, de Relation… et les êtres sont dénutris, affamés. L’addiction à la pornographie fait des ravages dans les esprits, les coeurs, les relations ; ça se soigne ; ça se guérit.

Le Tantra, ce sont des méthodes, des techniques à vivre, et chacun.e en tire ses propres conclusions. Ce processus ne passe pas forcément par l’analyse : le mental peut juste servir à observer ses propres sensations, émotions, sentiments, pensées, ce qui se vit à l’extérieur aussi… à ce moment-là et dans le déroulement. S’habiter pleinement est nécessaire pour être vraiment en relation avec l’autre.

La sexualité a tout à fait sa place dans le Tantra.
Je dirais même qu’en Tantra tout est lié à la sexualité, dans le sens de relation intime au corps dans tous ses aspects (y compris subtils), à ce qui est, vit, change… Quant à la sexualité en tant que relation sexuelle entre deux humains, il s’agit de la vivre dans la complétude, l’absolu, en connexion, en conscience, au-delà de la pulsion qui cherche l’assouvissement (manque/besoin), des habitudes/mécanismes, des croyances, de l’attente envers l’autre, de l’attente pour l’autre… Elle accueille et honore les êtres et la Vie, et permet une co-création qui va bien au-delà de l’un et de l’autre. C’est un chemin qu’il convient de respecter, et pour cela chacun.e a à évoluer personnellement, à nettoyer sa psyché, à se compléter dans ses polarités (Union en Soi)… afin que l’Union avec l’Autre déploie et libère l’énergie créatrice et vitale, irrigue chaque cellule, irradie dans l’infiniment petit et immensément grand…

Donc « pas de relation sexuelle excitatoire » en stage Tantra, ça a du sens : accueillir son désir et/ou celui de l’autre sans disperser cette fabuleuse énergie. Communiquer vrai, ré.apprendre l’Amour et l’humour aussi : merveilleux facteur de détente, de jeu, de relativisation, de gestion de l’ego, de communication à différents niveaux…
Savoir rire de soi, c’est d’ailleurs un bel atout en relation et en sexualité ! Non pas se moquer mesquinement, mais perce.voir nos propres lacunes avec tendresse et comme autant de cadeaux qui nous permettent de mieux être et cerner l’humain.e, parfaitement imparfait.e, ce qui lui donne une multitude d’axes pour jouer sa vie et faire des choix.

Il est temps de choisir réellement de vivre sa sexualité épanouissante (et non d’essayer de rentrer dans une norme illusoire ou les convenances de l’autre). Vivre son épanouissement sexuel, c’est évolutif, et il est nécessaire de s’écouter pour s’ajuster à notre vrai besoin du moment.
La sexualité peut se vivre avec contact physique (même sur la main ou la nuque par exemple, ou uniquement sur le sexe : tout est possible) ou sans contact physique (l’intensité d’un regard ou des oeillades, pratiques respiratoires, mantras…), avec soi-même pour partenaire (en cherchant du plaisir ou juste en s’admirant, se câlinant, en s’entrainant à s’aimer…) ou avec un.e partenaire, pour une pratique ou des années…

Et comme dans toutes pratiques en conscience, certains ingrédients sont nécessaires : présence et lenteur. La lenteur, ça ne veut pas dire qu’il faut toujours faire/agir à la vitesse de l’escargot : ça signifie être à l’écoute de son rythme du moment, du rythme de l’autre (si c’est à deux) et choisir (ensemble) ce que l’on a envie de se proposer de vivre, en se détendant sur le résultat : c’est le chemin (la vie) qui est important.

Enjoy !

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