Que penser, en matière de Tantra, de la recherche de validation extérieure ?
Au niveau psychique, il s’agit du besoin d’un référent paternel (que ce soit un homme ou une femme ou un organisme) : du point de vue archétypal, c’est le père qui décide qu’on est prêt.e, qui pusse au cul, met dans l’élan de vie vers l’extérieur, le vaste monde.
Demander une validation, c’est donner à l’autre autorité sur soi, le pouvoir de dire si tu es prêt.e à te lancer dans la vie que tu as choisie.
Sauf qu’en Tantra, j’estime (je préfère parler pour moi : à chacun.e sa façon de voir et d’expliquer) :
* que c’est toi qui sais pour toi
* que ta valeur est intrinsèque, indépendante du regard des autres
* que la vie est faite pour les expériences, qui permettent de s’élever
* que de toute façon te seront envoyées les personnes qui te confronteront à ce que tu dois comprendre pour grandir
* et puis on peut y être prêt.e à un moment précis… et beaucoup moins quelques heures ou quelques jours plus tard.
Alors cela me semble délicat de fournir un certificat d’aptitude ou de compétence
D’autant qu’il s’agit d’un domaine non quantifiable : il s’agit de qualitatif, de capacité à méditer, à entrer au cœur de l’être, à être en même temps sensible, impliqué.e et détaché.e, à se protéger tout en se laissant vibrer…
Cela peut-il se mesurer… si ce n’est de façon subjective et donc peut-être « injuste » pour ceux/celles qui jugent/croient…
On m’a souvent demandé les coordonnés d’un.e bon.ne masseur.se ou d’un.e bon.ne thérapeute. C’est en général compliqué pour moi de répondre à cela, car à mon sens il n’y en a pas vraiment de bon ou de mauvais : c’est en fonction du niveau où chacun.e évolue à ce moment, de ton désir, du sien, de ton besoin, du sien, des aspirations de chacun.e… et donc ça matche/colle/correspond plutôt parce que ce sont des longueurs d’ondes compatibles à ce moment que parce que le/la soignant.e est excellent.e.
Important néanmoins de bien connaître le cadre thérapeutique de cette personne à laquelle tu te proposes de te confier, et d’y adhérer.
Comment ça se passe pour :
* la première consultation (état des lieux, objectifs)
* la prise de rendez-vous (le rythme, rdv d’une séance sur l’autre ?)
* la durée de la consultation (1h, 1h30, 2h, entre … et …)
* le tarif (en fonction de la durée ?, payable même en cas d’annulation ?)
* les droits et devoirs du/de la praticien.ne (quant à la gestion de la relation, de l’intimité de chacun.e)
* les droits et devoirs de la personne soignée (que ce soit en thérapie ou en massage)
Je ne me considère pas comme thérapeute ni masseuse puisque je n’ai pas le désir de soigner en individuel, à ce jour.
Quant à ma fonction d’animatrice Tantra, je n’ai pas attendu une quelconque validation extérieure pour y prendre ma place.
J’avais néanmoins demandé leur avis par mail, à Marisa Ortolan et Jacques Lucas, les co-animateurs d’Horizon Tantra, que j’avais choisis pour m’initier au Tantra. Ils m’avaient tous deux répondu que c’était moi qui savais pour moi (tout à fait en cohérence avec leur enseignement et celui d’Osho et du Tantra tel que je le perçois). Et ma question portait plutôt sur leur autorisation à les citer dans la liste de mes instructeurs, ce à quoi ils m’avaient répondu ok, sans faire mention d’une quelconque validation de leur part (ils n’ont d’ailleurs formé que 2 co-animateurs en 20 ans).
En matière de Tantra, ce n’est à mon sens pas cohérent de chercher une validation extérieure.
Demander des avis oui : on a besoin du regard des autres pour mieux se perce.voir soi-même.
Valider un.e participant.e ?
Par ailleurs c’est délicat pour moi de dire à certains qu’ils n’ont pas leur place chez nous, aux stages Tantra Sud-Ouest ou pas encore aux niveaux avancés.
Et je le fais pourtant parfois (rarement en fait : moins de 10 personnes en 7 ans).
Pourquoi ?
Non que je recherche une quelconque conformité à une norme… mais une adéquation avec un certain niveau d’énergie et d’ouverture… et certains ont beau faire de leur mieux du moment, ça ne colle pas. Ce sont de beaux êtres avec de jolies qualités et les autres participants sont gentils avec eux… mais je sens mon énergie aspirée au maintien d’un état d’être qui n’est pas à leur portée à ce jour. Et ils ne peuvent pas comprendre : ce n’est pas à leur niveau.
Or, je fais ce job avant tout parce que j’y prends mon pied : c’est un grand plaisir pour moi, une joie renouvelée à chaque instant, un chemin d’épanouissement personnel qui rayonne sur les autres et le monde. Bref : ce pour quoi je suis faite (à ce moment de ma vie) visiblement et là où je peux soutenir mes frères et sœurs humains, le flux de la vie…
Alors si des énergies me plombent, je leur dis « non merci ».
Ce n’est jamais un non à l’être, mais il vient trop encombré pour moi, et son comportement s’en ressent.
Et cela résonne fort avec le travail personnel que j’ai à faire : m’ancrer dans mon juste du moment, sans concession et sans culpabilité. (C’est pô gagné : toujours de nouvelles couches à visiter et nettoyer.)
Ce que je fais à ceux/celles qui me le demandent, c’est un un certificat de participation à un stage.
C’est demandé parfois, en particulier pour les modules 1-2-3 de « massages tantriques » : pour les masseurs.euses qui souhaitent montrer qu’ils/elles ont suivi un cursus de formation à ce sujet.
C’est aussi une référence à un cadre, à un esprit… et une reliance à cette force/dynamique lors des massages (qu’il y ait un acte de validation ou pas).
Une école de Tantra blanc ?
Pourquoi pas.
Je suis allée à l’école du Tantra au château Laroque, près de Bordeaux.
C’est possible puisque c’est une école de Tantra blanc, et le Kundalini Yoga en est la base et nécessite un enseignement. D’autant que c’est un yoga puissant, qui requiert des bases solides pour ne pas faire n’importe quoi.
Quant à la respiration holotropique ou rebirth, je doute que cela fasse partie du Tantra originel, mais c’est un outil intéressant, avec l’accompagnement d’un.e thérapeute.
Remarque : il me semble que tous les yogas ont les techniques respiratoires en socle des pratiques. Et c’est aussi le cas dans toutes les méditations, y compris en massages tantriques et en Tantra rouge. Même si ce n’est pas en recherchant à maîtriser sa respiration, il s’agit d’en prendre conscience, et naturellement elle change pour se replacer.
Une école de massages tantriques ?
Pourquoi pas.
Il y a beaucoup à apprendre, sauf que les massages tantriques, à l’origine du Tantra, n’existent pas : c’est du marketing et une façon de vendre plus cher une prestation de massage intégral, englobant le sexe.
Ce n’est pas une critique : cela répond à un besoin réel et peut amener les êtres à se sentir enfin entiers, beaux, aimés, amoureux de la vie qui circule en eux…
Seulement, se rendre compte que ce n’est pas parce qu’on est validé d’une école de massages tantriques qu’on vibre forcément au niveau du Tantra (respect, honneur, Amour…) ni qu’on y est tout le temps.
Mais dans le cadre clairement posé, les êtres peuvent probablement se rencontrer et oeuvrer ensemble pour monter en fréquence, s’élever, se connecter…
A mon sens, un massage tantrique est avant tout une méditation, tant pour le/la massé.e que pour le/la masseur.se.
Une école de Tantra rouge ?
Quant au Tantra rouge, c’est encore une autre sphère, où il me semble insensé de chercher ou donner une validation.
Qu’est-ce qu’un stage de Tantra rouge ?
C’est un espace-temps particulier où, au travers de différentes pratiques impliquant les corps, avec différents partenaires (ou pas : un couple peut décider de rester ensemble), on va plus profondément à la rencontre de Soi et de ce qui se présente à ce moment. Il est question de se nourrir, partager, sentir l’autre et ses limites, sentir ses propres limites et les dire simplement, jouir du présent, s’offrir aux rencontres/visites d’âmes… C’est un espace de méditations adaptées aux Occidentaux hyperactifs comme aux passifs, à ceux/celles qui ont accès à leurs sensations/émotions comme à ceux/celles qui ont l’impression de n’être que pensées.
La nécessité : un cadre clair, avec engagement des participant.e .s. Bien sûr, de nombreux stages existent sans cadre ou avec des bords flous, interprétables à l’envi. Je n’irai pas : mon être est trop précieux pour être offert en pâture à tous genres de désirs obscurs (non assumés comme étant de l’animal ou de l’enfant ou d’une contrainte mal définie).
Le cadre est nécessaire pour la sécurité des êtres… et on n’est pas prêt.e.s d’être réellement libres en-dehors du cadre : énormément de nettoyage psychique, systémique, karmique ou autre à faire avant.
Dans l’absolu, il s’agit d’extase, d’aller au-delà de la conscience et donc de tout cadre… et certain.e.s en profitent pour faire n’importe quoi.
Et je cite encore une phrase de Richard :
Où aller pour faire le bon choix, pour ne pas se tromper ?
Le Tantra propose de sortir des croyances, critiques, jugements, du clivage bien/mal… pour entrer dans des états d’être plus ouverts sur l’infini, l’incommensurable, la reliance au Grand Tout, à l’Uni-vers…
Il n’y a pas de bon ou mauvais endroit : l’important est seulement de vivre en conscience… pour un jour passer au-delà de la conscience.
Par exemple, une personne peut râler d’être allée à un endroit où elle n’a pas trouvé ce qu’elle était venue chercher ou d’être allée à un endroit où elle a encore nourrit une blessure qu’elle voulait oublier… mais ce n’est pas que cet endroit est mauvais : c’est qu’elle avait à vivre cette n-ième expérience (traduite comme douloureuse) pour… peut-être un jour s’autoriser à vivre plus de douceur. Mais pour cela, il est nécessaire de s’accueillir vraiment et donc d’accueillir toutes ses parts, aussi en acceptant tout ce qui a été vécu, en se pardonnant, en ouvrant son cœur de lumière…
Ceux/celles qui ont besoins de coups de pieds ne viennent pas vers moi : ce n’est pas mon énergie. C’est la douceur et la profondeur que j’ai demandé à la Vie… et c’est ce que je reçois/attire.
Je ne suis pas têtue (et parfois pas assez volontaire non plus), arc-boutée sur des croyances/identifications… donc c’est possible pour moi. D’autres ont une autre constitution et ont besoin d’autres chemins.
Tout est disponible aujourd’hui : il suffit de faire sa demande à Dieu, la Vie, l’Univers…, de se laisser attirer par une proposition et de s’y engager, en respectant son choix et les choix des autres.
L’ego est à sa bonne place lorsque l’on ne se considère ni mieux ni moins bien que les autres : quand on entre dans la conscience que « ce qui est est » (et comme j’ai besoin que la vie est du sens, j’y ajoute pour moi « que tout a du sens »… même si ce n’est peut-être pas une vérité absolue.)
Si je mentionne l’ego ici, c’est qu’il s’agit bien de cela lorsque l’on se déclare capable de valider (ou d’invalider) quelqu’un.e … tout comme lorsque l’on souhaite être validé.e.
L’être n’attend pas : il est et avance sur sa voie, à son rythme.
Or, l’ego est un merveilleux outil pour le relationnel entre humains, et que les pratiques ésotériques saines (qui ne nuisent pas à l’être, au soin de l’âme sur Terre) cherchent plutôt à le canaliser qu’à lui laisser considérer à tout-va.
Egalement, important de se rendre compte que ce sont le mental et l’ego qui exigent des explications, des justifications, et d’être valorisés.
Or, l’Humain.e n’a pas à se justifier… et ses explications ne peuvent être entendues/comprises que dans des vibrations similaires… d’où la difficulté de dire et de comprendre quand on n’est pas sur un longueur d’onde compatible.
Et d’où l’intérêt des principes du consentement d’ailleurs.
Tu souhaites proposer des massages tantriques ou des stages Tantra ?
Pourquoi pas.
Vois quelles sont tes motivations… et tes client.e.s viendront t’en parler : on attire les personnes qui ont à nous apprendre sur ce que nous avons à rencontrer en nous.
Et c’est pour cela que je vais peu en stage en tant que participante moi-même : je voyage déjà beaucoup, en moi, avec les autres, avec les stages que j’anime.
Des articles corolaires à celui-ci :
* se libérer de ses schémas invalidants
* les qualités du massage tantrique
* Tantra blanc et Tantra rouge
* mental, ego, être
Plein de bonheurs chaque jour, à chaque instant !
… d’autant que les gens heureux me font du bien !
Et si tu as lu cet article, c’est probablement que tu es mûr.e pour un stage Tantra Sud-Ouest !
Namasté
Nelly
Chère Nelly,
Je prends toujours grand plaisir à te lire, ton expression sur le sujet du moment, devrais-je dire de Ton moment est souvent pour moi l’occasion de réfléchir sur les accords désaccords. Aujourd’hui, et c’est souvent le cas, je suis en phase mais je regrette que la question de la sécurité énergétique soit, tout auteur confondu, assez peu évoquée . Suivre un stage ou le cadre est solide, les participants passés au tamis de l’ intuition et du ressenti de l’animateur n’est pas suffisant pour éviter de repartir chargé comme une mule des « pollutions » d’un tiers qui n’en aura probablement pas conscience. Dans votre cas, Richard veille et je ne le remercierai jamais assez de m’avoir suffisamment éclairé sur le sujet pour me donner envie d’aller apprendre pour sécuriser ma/notre pratique. Comment aujourd’hui, ailleurs que dans tes stages, être assuré du même niveau de conscience et de sécurité ? Bises de nous deux
Merci, Englebert 🙂
Tendre hug ainsi qu’à ta délicieuse shakti <3