Bien des informations sont simplement accessibles au sujet de Osho, ce maître tantrique qui a rendu le Tantra accessible aux Occidentaux, agités que nous sommes. Il est décédé en 1990. De nombreuses personnes ont retranscrit ses enseignements oraux. Mais le Tantra ne se limite pas à une philosophie : c’est avant tout une démarche scientifique, expérimentielle, physique, biochimique, dans/avec la matière, en tenant compte de ce qu’est réellement/concrètement l’être humain.
Il n’y a rien à croire ni même à vouloir ni vouloir croire…
Les pratiques qu’il a décrites sont toutes à base de méditation. La méditation est basée sur la présence : être, rassemblé.e, centré.e, dans l’ici-et-maintenant, ouvert.e le plus possible aux informations pures (et non retraitées/dénaturées par les croyances, schémas, suppositions…) Et ce qui est probablement différent de la majorité des autres pratiques méditatives (qui mènent à l’éveil, à l’ouverture voire la reliance consciente à Plus Grand, au-delà des rouages de la psyché encombrée), c’est qu’il y a acceptation totale de ce qu’est l’humain.e dans tous ses aspects. Nulle exclusion, pas de recherche de changer, de s’améliorer, de devenir meilleur : il s’agit seulement de se laisser être et vivre véritablement, entier.e, sur tous les plans. D’autres formes de méditation proposent de s’extraire du corps physique, d’oublier ou de faire abstraction des désirs/besoins/attirances/répulsions…

Le Tantra est représenté par 112 textes de référence. “Le livre des secrets” est probablement l’ouvrage-phare offert par Osho (à l’époque sous le nom de Bhagwan Shree Rajneesh). Shiva répond aux questions de son aimée Parvati, par des suggestions de pratiques qui mettent en mouvement l’individu dans son entièreté/intégralité/intégrité, y compris par la visite et l’acceptation de son monde émotionnel et de sa chair. De nombreuses techniques de respiration, de canalisation de l’attention, de centrage, d’observation… aussi pour devenir conscient.e de la dispersion, de l’inconscience, et se placer dans la supra-conscience. La sensualité y est abordée (devenir la caresse), et la sexualité est décrite comme source d’énergie et de partage. Ce dernier thème revêt un intérêt particulier dans le sens où l’humain.e est en grande souffrance dans les sociétés/états/religions qui re.nient sa double nature intrinsèque : animale (au sens physique, sans nier que les animaux aient aussi un esprit) et spirituelle (qui existait avant cette chair et se prolongera après la fin de cette vie ici-bas).
Les humain.e.sont besoin de faire la paix avec le sexe et la sexualité… et de perce.voir/vivre le Sacré dans Tout.

Le Tantra n’est pas le Kamasutra (Kâmashâstra). Ce dernier se rapporte aux ouvrages indiens spécialisés dans les arts amoureux et les pratiques sexuelles ; ils sont à distinguer des textes tantriques, dont la finalité est religieuse ou spirituelle, et des textes érotiques, qui appartiennent à la littérature profane ou sacrée.
Probablement tout peut être utilisé/re.visité dans/avec l’esprit du Tantra, y devenir prétexte à méditation/expansion de conscience. Mais le Tantra n’est certes pas basé sur des pratiques érotiques ou sexuelles ; il peut éventuellement les inclure, sans s’y limiter ni que ce soit un prérequis ni un passage nécessaire ni un objectif.

A mon sens, la sexualité fait partie de la relation pleinement vécue. Et la sexualité n’est pas la génitalité : en Tantra, le partage de l’énergie sexuelle peut se faire/vivre sans contact physique, sans toucher les organes génitaux, sans (recherche d’)excitation. C’est une redéfinition complète, qui libère, qui sort des paradigmes relationnels avilissants, pour revenir aux vrais désirs/besoins/aspirations de l’être dans tous ses centres (corps, coeur, esprit), un réajustement par la conscience de ce qu’est l’humain.e : une âme momentanément incarnée, un être sexué, né du sexe, par le sexe, pour le sexe, obsédé par le sexe (que ce soit en déni ou en addiction et avec tous les possibles et variations entre ces deux pôles). Mais en fait, n’est-ce pas plutôt, profondément, la Relation, la re.connexion, l’Union, la ré-union, l’unicité, la jonction vibrante au Tout… qui est recherchée dans la relation sexuelle ?
D’où souvent de l’insatisfaction chronique, car c’est dans l’union alchimique en soi que la réalisation de l’Être, de l’Un existe véritablement. L’autre est un précieux outil, un.e merveilleux.se partenaire, un.e âmi.e formidable… qui nous accompagne autant que nous l’accompagnons à la Réalisation.

« “Le jour où je me suis éveillé” signifie simplement le jour où j’ai réalisé qu’il n’y a rien à atteindre, nulle part où aller, rien à faire. Nous sommes déjà divins et déjà parfaits — tel que nous sommes. »

« Je t’apprends un énorme oui total à la vie. Je ne t’apprends pas à renoncer mais à te réjouir. Réjouissez-vous ! Réjouissez-vous ! Encore et encore, je dis réjouissez-vous ! Parce que dans votre joie, vous vous rapprocherez le plus de Dieu. »

La vision du Tantra est une des plus précieuses qui nous ait été données. Le Tantra est une spiritualité sans prêtre, une spiritualité sans temple, une spiritualité sans organisation, une spiritualité qui ne détruit pas l’individu mais qui au contraire le respecte, une spiritualité qui fait confiance à l’homme et à la femme ordinaire. Et, cette confiance est profonde. Le Tantra a confiance en votre corps. Aucune religion ne fait confiance à votre corps. Et, quand les religions ne font pas confiance au corps, elles créent en vous une division entre vous et votre corps. Elles vous rendent ennemies de vos corps, elles détruisent la sagesse du corps.
Le Tantra croit en votre corps. Il croit en vos sens. Le Tantra a confiance en votre énergie, il a confiance en vous — TOTALEMENT. Le Tantra ne dénie rien, mais au contraire transforme tout.

Namasté
Nelly

PS : Je rentre d’un long et magnifique week-end de méditations Osho, à Foix (Ariège), animé par Shunyo et Marco. Ci-dessous, une photo de moi avec Khirad Emmanuel Moulin (Méditation France), qui a organisé l’événement. Merci aussi à Leela du centre Osho à Foix. Juste magique : la Vie !