Avertissement !

Je reviens d’un autogéré* “Tantra vacance” de 7 jours et je suis plutôt vibrante, là, ici et maintenant. C’est la nuit ; j’ai dormi 2-3 heures et pas moyen de me rendormir, alors j’écris ce qui me vient.

Ce texte n’est accessible/compréhensible qu’à ceux/celles qui ont déjà fait l’expérience d’élévation de conscience… et qui sont ok pour le lire avec leur cœur plutôt qu’avec leur tête. N’essaie pas de décortiquer : respire, sens et sens-toi accompagné.e sur ton chemin… que tu l’appelles Tantra ou pas.

On utilise le terme de tantrika pour parler d’une personne qui pratique le Tantra.

Pour rappel, le Tantra est une énergie d’élévation spirituelle, de montée en vibration/fréquence, et plus factuellement une palette de techniques/méthodes visant à aller se dissoudre, s’unifier, alchimiser le Tout en Soi, au-delà de la conscience, au cœur de l’être, du cosmos, de la vie, dans l’Un… Retour à la source.

Il serait extrêmement réducteur de considérer le Tantra comme des façons d’être un.e bon.ne amant.e… d’autant que le Tantra peut se pratiquer sans acte sexuel (et c’est normalement le cas en stage, heureusement !)
Néanmoins, savoir aimer et vivre le plaisir (pour ne pas dire jouir) est une spécialité du Tantra, même si on retrouve cela ailleurs bien sûr.

Il est aussi réducteur de voir le Tantra comme une simple voie de développement personnel : car si en effet on l’utilise souvent ainsi en Occident (probablement parce que c’est notre besoin), c’est bien loin de son essence.
Au coeur du Tantra, quelle est la place de la personnalité ? Une empreinte lointaine, un signe de reconnaissance, une fragrance dont on peut suivre la piste pour se relier à tout moment.
Quant à l’ego et au mental, ils sont alors dissouts faute d’utilité.
Mais avant cela, l’ego et le mental ont des places importantes : l’un représente les contours de l’individu, l’autre parle de ce qu’il y a à aller visiter. Pour l’épanouissement de la personne et de l’être, le challenge est de les mettre tous deux au service de l’être, de l’intériorité, de l’âme…
Non que les Tantrikas n’aient pas de personnalité ni jamais à en découdre avec leur ego surdimensionné ou sous-dimensionné, mais que sur le chemin, avant d’être au-delà de la conscience, il y a les prises de conscience et donc, pour ceux/celles qui le peuvent à ce moment, l’ajustement.

La personnalité est utile/nécessaire aux interactions entre humain.e.s ; elle donne saveurs/couleurs/reliefs ; sur la voie du Tantra, elle trouve à s’épanouir aussi, mais non pour prendre toute la place : pour prendre sa juste place. La personne en chemin tend à intégrer ses qualités, mis en lumière et parfois à niveau ses défauts (qualités exagérées ou trop peu présentes ou manquantes). La personnalité est alors un média qui se met au service de plus grand. Car nourrir la personnalité n’est nullement la finalité : c’est un moyen… pour aller plus loin. Certain.e.s choisissent de s’arrêter là, et c’est ok : à chacun.e son chemin. Et de belles personnes se révèlent et rayonnent. Merci. Mais ce n’est pas du Tantra : c’est juste caresser sa surface, s’y abreuver.

Plonger dans le Tantra nécessite une toute autre forme d’engagement, du courage, de la détermination… et rien de tout cela… Y plonger nécessite d’y être appelé.e, d’y être prêt.e, de s’y laisser glisser en acceptant de traverser ses ombres au passage. On y rencontre alors la lumière la plus pure et l’on peut la percevoir dans toute la création. La joie pure, l’amour illimité, l’infini, la paix… et aussi, de tout ce qui fait qui je croyais être, c’est la mort, la fin, l’atomisation… le passage à un autre monde, un autre univers… ou peut-être le passage à la conscience que l’on en a toujours fait partie.

A la source, il n’y a plus d’identité individuelle, plus de je, plus de volonté, plus d’effort ni de souffrance.

Mais qu’y a-t-il alors ? Le Tout, l’Unité, l’Un…

C’est peut-être là l’ultime du Tantra.

Mais les Tantrikas sont presque tou.te.s des padawans (référence à Star War), des apprentis, des cheminants, des chercheurs de lumière, des guerriers… avec bien des casseroles, parfois invisibles pour beaucoup, parfois niées, parfois bien rangées, parfois puantes, parfois brillantes parfois mises en lumière, parfois en cours de transmutation… jusqu’à parfois leur dissolution.

D’ailleurs, les quelques êtres les plus proches de la Source, de l’essence du Tantra, ne se considèrent pas forcément comme des Tantrikas (peut-être n’ont-ils même jamais entendu parler du Tantra et de ses méthodes : ils n’en ont pas eu besoin ou sont passés par d’autres voies ou les mêmes techniques qui s’appelaient autrement), et parfois ils ne se savent même pas à ce taux vibratoire.
Ce sont des êtres qui irradient l’amour pur (sans attente, sans intention, sans vouloir ni recherche de pouvoir…) Des êtres auprès desquels on se ressource naturellement, qui s’offrent sans sentiment de sacrifice, qui suivent tout naturellement leur cœur, leur guide intérieur, leur âme, l’esprit… et parfois traversent aussi des difficultés sur le plan humain.

Néanmoins, le Tantra peut aussi accompagner tous les êtres en chemin qui le souhaitent, et chacun.e le vit au niveau où c’est possible pour lui/elle à ce moment de sa vie, selon leurs choix conscients et inconscients.

Atteindre un haut niveau vibratoire n’est pas le but ni l’aspiration ni le possible de tous les Tantrikas : il s’agit de se laisser porter par le maître… et le guru ultime en l’occurrence est au cœur de l’être. Certaines des projections extérieures (maîtres que l’on se donne) que l’on en fait peuvent néanmoins soutenir le processus, en accompagnant l’élève, en le confrontant à ce qu’il a du mal à voir ou laisser émerger, reconnaître, accepter, transmuter…

Comme dit Richard (en substance, et il me corrigera si je me trompe) : “Dieu nous a collé les yeux dans le visage, alors c’est difficile de se voir ; et ce que les autres nous disent de nous et nos relations avec eux nous permettent de mieux nous percevoir.”

Le rôle d’un Tantrika n’est pas de flatter l’ego ni d’essayer de le casser ni de se soumettre ni de résister : c’est au-delà de tout clivage, par l’action juste depuis le cœur de l’être. L’ego est.

Chez les Tantrikas avancés, il n’y a plus de place pour les notions de culpabilité, de sacrifice, de honte, de prise de pouvoir, de résistance, de critique, de jugement… et même pas de volonté de changer ou de faire changer l’autre ou le monde.

Leurs valeurs sont ailleurs.

Leur puissance réside ailleurs.

Non qu’il n’y ait pas de conscience des réalités de la 3D, des plans les plus bas/basiques de l’humain qui se débat (et dont il fait très souvent partie aussi, simultanément à ce qu’il vit sur d’autres plans)… mais il a intégré que cela, c’est le film, non la seule réalité et encore moins la vérité : une petite parcelle de la vérité oui, mais certainement pas le plan où se font véritablement les changements.
La plupart des humain.e.s voient et vivent les effets et non des causes. Ils essaient d’agir sur le manifesté (le film) plutôt que les énergies à l’oeuvre (le metteur en scène). ils pataugent dans ce qu’ils croient être, alors qu’ils ne perçoivent que la surface, les miasmes. On prend le film pour la réalité. On prend les aboutissants pour les tenants. On prend la vie terrestre pour la seule vie….

Un tantrika peut adhérer à un dogme, à des croyances, mais il le fait en conscience, par choix, et souvent par élan du cœur, en ayant aussi une vision décalée des croyances en question, en y intégrant ce qui se cache derrière.
Il y a 7 milliards d’humains sur Terre ; il y a 7 milliards de religions : chacun.e a sa façon de vivre sa spiritualité ou non-spiritualité.

C’est comme de lire un conte ou une histoire ou de voir un film ou de se promener ou de faire du sport ou d’aller au bar… Un tantrika avancé peut faire tout cela, mais il le vivra sur différents plans, avec plus de saveurs, de pétillement, de vie, de gratitude, de reconnaissance… de connexion en fait.

Un.e tantrika avancé.e voit l’être au-delà de la surface. Les masques tombent. L’amour et l’humour sont nourris.

Un.e tantrika avancé.e ne cherche pas systématiquement à obtenir satisfaction de ses désirs ni satisfaction pour l’autre. Ses désirs sont vécus comme de l’énergie à mobiliser et utiliser consciemment (méditation, créativité…)

Il/elle est, entier.e ou en recherche d’entièreté. Il/elle n’exclut rien, mais choisit de nourrir certaines parts plus que d’autres, et offre un accueil fabuleux à son enfant intérieur. Car pour être adulte, responsable, libéré.e se ses attitudes/demandes de petit.e, l’enfant doit être tendrement écouté, entendu, choyé, et enfin soulagé.

Quant au masque, il/elle sait souvent fort bien l’utiliser aussi, pour pouvoir louvoyer dans le bas-monde.

Il/elle aime sincèrement (souvent, même ce qui n’est pas aimable), éprouve de la compassion. Il/elle est empathe, enraciné.e, connecté.e, aligné.e, dans l’accueil de ce qui est sur tous les plans (y compris des émotions, des pensées, des situations). Hypersensible, le/la tantrika avancé.e ré.apprend que c’est là que réside sa puissance, car c’est grâce à sa sensibilité qu’il/elle peut canaliser, recevoir et émettre, offrir, être nourri.e et nourrir…

Il/elle sait (se) nettoyer. Il/elle sait demander de l’aide, du soutien. Il/elle est humble et fier.e.

Il/elle sait que le présent est cadeau.

Il/elle a une dimension chamanique, même si ce n’est pas son énergie première. Conscience de Terre-Mère et de Père-Ciel, de leur oeuvre commune, de l’incarnation. Conscience de son statut d’enfant de la Terre… comme tout le Vivant.
Il/elle est relié.e et il voyage.

Il/elle avance en confiance dans la vie (et si la peur est là, elle est accueillie et transcendée).

Il/elle vit intensément ses émotions, si bien qu’elles passent souvent inaperçues du commun : ces messagères sont vite écoutées, accueillies, digérées et ces énergies sont utilisées pour nourrir l’être.

Quelles différences entre un et une tantrika ?

Pour moi, il y en a a priori deux :
– son sexe physique
– son sexe psychique
Et ce ne sont pas les mêmes blessures à dénouer dans le sexe masculin que dans le sexe féminin.

Sur un autre plan, d’autres différences :
– la dimension initiatrice et inspiratrice de la femme sacrée
– la façon dont l’énergie circule (plutôt du cœur vers le sexe chez les femmes, plutôt du sexe vers le cœur pour les hommes)

Chez les Tantrikas avancé.e.s, il y a autant de Féminin que de Masculin.

Ces archétypes pourtant ont des empreintes différentes et se vivent différemment, chez l’homme et chez la femme.
(Je simplifie, sans parler de genre, quoiqu’en ayant conscience des particularités qui existent et ont aussi leur place dans le Tantra.)

Ces énergies sont comprises et intégrées. La psyché est nettoyée des croyances à leur sujet : non le Masculin n’est pas la violence, non le Féminin n’est pas la douceur, etc.
Yin et Yang s’alchimisent ; l’être est complet ; la personne est consciente qu’elle a besoin de l’autre pour avancer… mais pas pour les raisons qu’elle croyait avant.

On est un.e tantrika avancé.e quand :

– on oeuvre sur soi, on s’engage, on agit depuis l’être (ou bien au moins on se voit agir depuis un autre espace et on se propose d’améliorer ce penchant), quand tout est prétexte à avancer vers l’être en soi
– on accueille, traverse et digère ses émotions ; on accueille les émotions de l’autre
– on a acquis une certaine autonomie affective et sexuelle, de la maturité (on ne va pas vers l’autre par avidité ou compulsivité ; on n’agit plus par facilité ou pour plaire à l’autre… ou bien c’est un jeu conscient)
– on sait qu’on a encore tout à apprendre (comme un karatéka qui obtient sa ceinture noire, et comprend alors qu’il peut commencer à apprendre plus efficacement)
– on s’amuse, on rigole, on jouit de la vie (on est moins manipulé par le mental… et on le voit quand c’est le cas… ou on accepte d’entendre celui/celle qui le fait remarquer…)
– on sait qu’on n’est pas parfait mais on s’accepte, on se respecte, on s’aime
– on accepte, on respecte, on aime de plus en plus, de mieux en mieux
– on se détend, on respire, on relativise, on s’amuse
– on est généreux tout en prenant soin de soi avant tout
– on cultive sa liberté, tout en s’engageant
– on se dit, on communique efficacement et avec authenticité
– on écoute, on s’écoute, on médite, on se laisse disponible au présent
– on aime la vie et la nature

D’autres qualités des tantrikas :
– observation, attention
– désidentification
– non réaction (prendre le temps avant d’agir)
– réactivité ajustée
– acceptation des parts d’animalité
– savoir se protéger
– savoir s’entourer
– savoir se ressourcer
– prendre soin de ce/ceux/celles qu’on aime
– avoir le toucher juste
– rapport au corps pacifié

A mon sens, on n’est pas ou pas encore tantrika avancé.e quand :

– on refuse de toucher/masser/prendre dans ses bras une personne du même sexe
– on refuse de toucher/masser/prendre dans ses bras une personne de l’autre sexe
– on accepte de toucher/masser/prendre dans ses bras une personne dont le contact ne nous convient pas, ou quand ce n’est pas notre moment
– on refuse d’être touché.e par une personne du même sexe (parce que cette personne est du même sexe)
– on refuse d’être touché.e par une personne de l’autre sexe (parce que cette personne est de l’autre sexe)
– on accepte d’être touché. e par une personne avec laquelle on est mal à l’aise (quelque soit son sexe), juste pour faire bien, pour ne pas vexer, pour faire style qu’on est tantrika…
– on ne sent pas ou on n’entend pas le NON de l’autre ; on n’est pas sensible à l’autre ; on ne cherche pas à vérifier que l’autre est vraiement ok à 100%
– on essaie de manipuler, de plaire, de contraindre, d’obtenir de l’autre (même si c’est son plaisir)**
– on est dépendant.e du regard ou de la présence de l’autre
– on ne pense qu’à jouir de la vie et/ou de son sexe
– on croit que la vie est un fardeau
– on ne fait pas sa part du travail/labeur (que ce soit le nettoyage psychique, le ménage, le relationnel…) ; on considère que les problèmes viennent de l’extérieur, de l’autre
– on endosse un rôle de sauveur.se ou de victime ou de bourreau
– on n’est pas conscient de son propre fonctionnement… et que le fonctionnement de l’autre peut être très différent
– on s’identifie au masque ou à ce que l’on vit
– on croit qu’on a tout compris, qu’on sait pour l’autre
– on biaise, on évite de se confronter, on s’amuse sur le dos de l’autre
– on refuse de choisir, on refuse d’être choisi.e, on résiste
– on critique, on juge (constater et adapter, c’est davantage dans le flux)
– on croit que le problème vient de l’extérieur, du passé, de l’autre…

… Mais on peut tout à fait être tantrika padawan avec certains de ces critères (et même bien activés) !

… Et heureusement, sinon rares sont ceux qui marcheraient sur cette voie !

L’important, c’est de s’y engager, un jour, avec foi et humilité. Et c’est ok d’aller dans bien d’autres stages qu’en Tantra et d’apprendre de bien d’autres endroits : tout ce qui est beau/bon/vrai se recoupe.

Et quand l’appel du Tantra est là… ou là à nouveau, c’est que c’est le moment.

Et d’autres questions s’en suivent :
– En stage Tantra, y a-t-il seulement des tantrikas ?
– Suffit-il d’avoir participé à un ou plusieurs ou 50 stages Tantra pour être tantrika avancé ?
– Doit-il n’y avoir que des tantrikas en stage Tantra ? (Ou en stage de Tantra avancé ? Ou en autogéré*? … Et si la réponse est oui, quelle attitude adopter quand on se rend compte que ce n’est pas le cas ?)
– Comment se transmet le Tantra ? (Comment j’apprends, comment je l’enseigne, comment je le rayonne.)
– Apprendre/pratiquer le Tantra en ligne ?
– Comment avancer encore plus vers “l’êtretitude” (l’ancrage et le rayonnement de l’être, de la profondeur, sous la personnalité et la fausse-personnalité) ?

Et comme ça tourbillonne encore dans ma caboche, je vais continuer à écrire, nuitamment et peut-être aussi pendant les journées chaudes de ce bel été.
Oui il y a ça aussi : plus l’énergie circule avec fluidité et moins j’ai besoin de sommeil… et c’est plutôt cool !

Belle vie chaque jour… en accueillant tout comme autant de cadeaux !

Namasté

Nelly

* autogéré : rencontre entre tantrikas avancés (ou sensément avancés) pour partager un espace-temps dans l’énergie du Tantra, avec des pratiques proposées par les participant.e.s qui prennent alors le statut temporaire d’animateur.s/trice.s, le temps de la structure. Ce n’est pas un stage et chacun.e est responsable de son vécu ; le déroulé est aléatoire, en fonction des désidératas du groupe et de ses membres. C’est plutôt un laboratoire, avec une gouvernance commune…

** un cas assez typique, c’est celui/celle qui se dit tantrika (“Je suis dans le Tantra depuis depuis 20 ans”,” J’ai participé voire animé 20 ou 100 stages de Tantra”…) et essaie de faire croire à l’autre que s’il/elle était aussi un.e tantrika avancé.e, il/elle accepterait et même aimerait ce qu’il/elle lui fait… Mon avis sur ce comportement : à vomir ! et en total décalage avec l’esprit du Tantra. C’est de la perversion narcissique. En réalité, l’autre est un mystère, un partenaire, une part de Divin voire un enseignant (au moins en se rendant compte de ce que projette sur lui/elle)… quelque soit sa personnalité, ses blessures, son niveau ou son ancienneté en Tantra.
Et c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle c’est fondamental pour moi de ne pas garantir la parité hommes-femmes à mes stages : ceux/celles qui voudraient juste profiter de la disponibilité de personnes de l’autre sexe… ne viennent pas chez nous. Ils s’autocensurent. Ils se racontent que le Tantra, c’est forcément avec une personne de l’autre sexe, pour la circulation énergétique…
Ne pas confondre Tantra et hédonisme. Le Tantra est une Voie et une voix du coeur ouvert sur l’univers.

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